Enterré vivant par certains, vénéré par d’autres, le mainframe fait pourtant l’unanimité quand il s’agit de gérer efficacement de gros volumes. Au point que bon nombre d’entreprises en font une rampe de lancement de services digitaux.

Le mainframe est mort. Vive le mainframe. Si les versions anciennes de grands systèmes ont montré leurs limites, les nouvelles moutures des zOS soulignent la puissance de ces plates-formes que beaucoup d’utilisateurs gardent de plus en plus jalousement dans leur architectures techniques, malgré la montée en puissance du digital. Mieux, ils conjuguent les deux environnements, permettant ainsi à l’entreprise de capitaliser sur la puissance de ces deux mondes. Comment pourrait-il en être autrement quand on sait que les plates-formes zOS s’ouvrent à tous les environnements techniques de l’entreprise, y compris à la mobilité. Quand on y ajoute leur puissance de calcul, elles deviennent de véritables armes de guerre et de différenciation entre les mains des entreprises.

Dans l’assurance comme dans la banque et au-delà de ces marchés, les plates-formes mainframes continuent de respecter leurs promesses de robustesse et de sécurité. Les enquêtes conduites ici et là confirment l’attachement des entreprises à ces outils pourtant très vite enterrés. Ainsi, selon une étude de Vanson Bourne, réalisée à la demande de MicroFocus, 87 % des entreprises qui utilisent actuellement le mainframe pensent continuer à le faire pendant encore 5 ans. Et ils semblent avoir raison contrairement au marketing ambiant, qui oublie pourtant certaines réalités en faveur de ces grands systèmes. Un exemple, là où très peu d’observateurs balaieraient d’un revers de la main les performances des mainframes face au volume de services web, une enquête d’IBM, rappelle que « le seul volume de transactions CICS traitées par les mainframes du monde éclipse le volume combiné des services Web/mobiles à l’heure actuelle. » Un comparatif qui remet de l’ordre dans les comparaisons.

Sur un marché où les assurances et les banques multiplient le lancement d’applications mobiles et de nouveaux services associés ainsi qu’une gestion des transactions en temps réel du fait de la prise en compte des exigences du web, elles doivent être capables de s’adosser à des outils robustes. Certains ont pensé à l’alternative du Cloud. Certes, il s’agit d’une réponse actuelle à une attente cruciale. Mais elle comporte des risques en termes de sécurité et de performances. Sans oublier la gouvernance. En lieu et place, le mainframe constitue une solution permettant de couper court au débat du Patriot Act, par exemple.

Bien entendu, beaucoup mettront en avant la problématique des compétences mainframes, qui deviennent de plus en plus rares sur le marché. Et ils ont raison. Les entreprises utilisatrices doivent acquérir de telles compétences et bénéficier d’outils pouvant les accompagner dans le maintien en condition opérationnelle de langages anciens. Mais le mainframe n’est pas tourné vers le passé. Ouvert sur l’état de l’art, il place Java comme le langage prédominant pour ses nouvelles charges. Comme l’explique Compuware, spécialiste des mainframes, «  les améliorations apportées à Java, associées à une prise en charge avancée de Java au sein des processeurs et du microcode mainframe, permettront à l’informatique de tirer parti en toute simplicité des installations incomparables de gestion des transactions et de données de la plateforme, sans égal. » L’éditeur met également l’accent sur la nécessité de recourir à une approche DevOps sur le mainframe, qui va au-delà d’un code Cobol adapté. Car le mainframe reste la plate-forme économiquement la plus rentable pour accueillir toute logique applicative nécessitant rapidité, évolutivité, fiabilité et sécurité. Corollaire, les organisations informatiques qui génèrent de nouveaux traitements peuvent tirer des avantages économiques significatifs en les exécutant sur le mainframe. En fait,  la mise en place de DevOps sur le mainframe est une condition préalable pour tirer avantage de ses  performances techniques et de ses fondamentaux économiques attractifs.

A l’heure où la transformation digitale bat son plein, la place du mainframe dans l’architecture informatique est d’actualité. La voix du réalisme semble prendre le dessus sur le terrain, qui veut que la combinaison des deux mondes profite pleinement à l’entreprise et, surtout aux banques et assurances, grandes consommatrices des mainframes.


 

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Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

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