L’exercice 2011 est marqué pour l’ex-Mutuelle Générale des PTT par une bonne orientation des indicateurs économiques et financiers. Seule ombre au tableau, l’érosion naturelle de son portefeuille historique que la mutuelle tente de compenser par une politique de diversification.
En 2011, le bénéfice net de la Mutuelle Générale a plus que doublé (+ 118 %) pour s’établir à 53,4 M d’euros. Cette forte hausse est cependant liée, dans une large mesure, à « des reprises exceptionnelles de provisions, dues à des changements de paramètres dans le calcul de celles-ci ».
Parallèlement, les fonds propres de la mutuelle ont progressé de 6,9 % à 631 M d’euros, tandis que ses provisions techniques brutes ont augmenté de 1,8 % à 1,371 Md d’euros. « Nous sommes sans doute une des rares mutuelles à avoir provisionné toutes nos garanties, y compris les risques longs en dépendance et en prévoyance », indique Patrick Sagon, le président de la Mutuelle Générale.
Côté activité, en dépit d’un contexte économique difficile, marqué notamment par une taxation accrue des mutuelles Santé, la Mutuelle Générale a réalisé en 2011 un chiffre d’affaires en hausse de 2,7 % à 998,7 M d’euros. Un chiffre qui frise le milliard d’euros et qui permet à la Mutuelle Générale de renforcer sa position de deuxième plus grosse mutuelle santé en France, derrière sa consoeur, la MGEN.
Solide financièrement, la mutuelle est, cependant, confrontée à une baisse régulière de son portefeuille d’adhérents. Celui-ci a, en effet, reculé de près de 4 % en 2011 à 956 790 adhérents, pour un total de 1,345 million de personnes protégées. Cette baisse s’explique en partie par l’érosion naturelle liée aux décès qui affectent le portefeuille historique des fonctionnaires de l’ex-administration des PTT.
Pour parer à cette difficulté, la mutuelle a poursuivi en 2011 sa politique de diversification, notamment sur le marché interprofessionnel, avec son offre « monchoixsanté » qui lui a permis de conquérir près de 38 000 adhésions supplémentaires et dont le chiffre d’affaires a progressé de 17,3 %. Cette offre est complétée en novembre 2011 par le lancement de « monchoix.tranquillité », un contrat de prévoyance (décès/invalidité) dédié au grand public.
Sur le marché des entreprises, qui représente 25 % du chiffre d’affaires du groupe, la mutuelle a également conquis en 2011 plus de 15 600 membres participants supplémentaires. Mais l’exercice est surtout marqué par le déploiement du contrat collectif santé obligatoire des fonctionnaires actifs de La Poste (le plus gros de France, avec 180 000 adhérents), dont la mutuelle a remporté l’appel d’offres et qui lui permettra de consolider sa position d’acteur majeur sur le marché de l’assurance collective.
Autre projet, également de grande ampleur, qui devrait produire ses pleins effets en 2012 : le lancement, début décembre 2011, dans deux départements, de La Banque Postale Assurance Santé. Détenue à hauteur de 65 % par La Banque Postale et de 35 % par la Mutuelle Générale, la coentreprise a connu des débuts qualifiés « d’encourageants », avec plus de 100 contrats souscrits quotidiennement dès les premiers jours.
Mohamed Fadili ©CAPA Conseil
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