Selon Check Point Software Technology, le marché européen perd chaque année plus de 1,7 milliard d’euros dû aux vols des données présentes sur les cartes bancaires dont 544 millions de perte en 2013 pour la France.

L’Hexagone se situerait ainsi au troisième rang des pays enregistrant une forte perte à cause des actes frauduleux inhérents à la carte bancaire, derrière le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Car selon Check Point, la situation la plus critique en la matière est enregistrée outre-Atlantique, où chaque année, l’économie américaine perd environ 5 milliards de dollars. En 2014, la seule attaque contre Home Depot a mis en danger  56 millions de cartes bancaires. En 2013, des pirates ont compromis plus de 40 millions de ces supports monétiques en dérobant des données bancaires à la chaîne de supermarchés Target.

Le Vieux continent n’est pas épargné. Ainsi, selon Check Point, « les consommateurs anglais et français sont parmi les plus vulnérables. En 2013, ces deux pays ont perdu respectivement 674 millions et 544 millions d’euros. Additionnées, ces pertes représentent plus de 62 % de la fraude à la carte bancaire en Europe. » Une nuance, toutefois : «la France enregistre une des plus faibles progressions du taux de vol parmi tous les pays d’Europe.» Dans d’autres pays européens, la situation n’est pas glorieuse non plus : d’importantes pertes ont ainsi été relevées en Allemagne (147 millions d’euros). Tout comme de l’autre côté des Pyrénées : 116 millions d’euros. Toutefois, ces chiffres sont en baisse depuis quelques années, sauf en Russie où les pertes de 2013 (131 millions d’euros) représentaient une augmentation de 28 % par rapport à l’année précédente.

Selon les experts de Check Point, « la menace la plus importante pour la sécurité des cartes bancaires réside dans les attaques menées contre les terminaux de paiement. En exploitant des vulnérabilités logicielles et en utilisant des logiciels malveillants, les pirates sont en mesure d’utiliser des accès à distance pour dérober des données lues par les terminaux durant les transactions. Ce type d’attaque a été utilisé contre les réseaux de Home Depot et de Target aux États-Unis. Il convient de noter que les clients aux États-Unis sont particulièrement vulnérables à ces menaces en raison des systèmes de paiement obsolètes qui y sont utilisés. » Selon des études récentes, près d’un tiers des attaques de logiciels malveillants menées contre des terminaux de paiement dans le monde se sont déroulées aux États-Unis.

Autre précision des spécialistes de Check Point, «les systèmes de sécurité des cartes bancaires à puce sont d’une importance secondaire contre les attaques de logiciels malveillants. Les pirates peuvent utiliser partout dans le monde les numéros de cartes bancaires dérobés aux États-Unis. Les cartes bancaires européennes, bien qu’équipées de technologies de sécurité plus avancées (puces et codes PIN), sont facilement utilisées aux États-Unis où la protection est uniquement limitée à la bande magnétique des cartes. »

Enfin, Check Point estime que le prix d’une carte Visa ou MasterCard dérobée aux États-Unis est d’environ 4 dollars, alors que les données d’une carte bancaire européenne peuvent valoir jusqu’à cinq fois plus, soit 20 dollars.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

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