Quatre lettres portent désormais un changement radical dans notre societé : BYOD, acronyme du Bring Your Own Device. Une révolution en passe de bouleverser les rapports de l’entreprise à la technologie.

Il est des changements insidieux qui s’opèrent sous nos yeux. Sans fracas. C’est le cas du Bring Your On Device. Un acronyme qui résume la tendance des utilisateurs à exploiter leurs outils personnels au sein de l’entreprise. Le mouvement est planétaire. Une véritable idéologie. Avec sa force uniformisante. Son caractère violent. Sa magie séductrice. Ses effets dévastateurs. Pendant longtemps, l’entreprise avait coutume de montrer le chemin de l’utilisation des technologies à ses collaborateurs. L’innovation à tout va était de son côté. Si elle entretient sa sagacité technologique, elle est désormais à la traîne. Dépassée. Oui, ayons le courage de le reconnaître. Face au dynamisme des utilisateurs qui bénéficient désormais de composants ultramodernes avant que ces derniers ne fassent irruption dans la vie des entreprises, la donne change. Et avec elle, bien de paramètres. L’utilisateur en avance s’ennuie à exploiter des technologies obsolètes sur son lieu de travail. Il s’agace. Peste. Conseille le DSI, puis frappe. Comment ? En embarquant ses outils au sein de l’entreprise. Ainsi naît le BYOD.

Longtemps bloqué par une hiérarchie dépassée dans un premier temps par la déferlante qu’il constitue et qui, à ce titre, balaie tout sur son passage, le BYOD est en train de tracer son sillon dans l’entreprise. Il ne s’agit plus de s’interroger s’il est nécessaire de l’accepter. Le débat a changé. Une autre problématique voit le jour. Inédite : comment s’en accommoder dans l’entreprise ? Quelle place lui accorder au sein du système d’information ? Comment maîtriser les risques inhérents à son adoption ? Car comme toute révolution, fut-elle silencieuse, celle-là apporte son lot de nouveautés : excitantes pour certains ; angoissantes pour d’autres. Elle ne laisse pas indifférent ! Les directions générales réfléchissent à la manière d’’exploiter le BYOD pour augmenter la productivité de leurs collaborateurs, ceux-ci étant connectés en permanence et donc… corvéables à merci. Pourquoi s’en plaindre quand ils organisent et imposent ce mouvement ? Quant à la direction des systèmes d’information, elle s’arrache le peu de cheveux qui lui restent à force de lutter contre différents fléaux parmi lesquels ceux relevant de la désormais prégnante et périlleuse cybercriminalité. De son coté, la direction des ressources humaines doit réinventer de nouveaux modèles de collaboration dans cet environnement émaillé d’outils personnels. Enfin, la direction juridique doit définir les nouveaux contours normatifs d’une pratique qui met dans le même sac vies privée et professionnelle. BOYD. Quatre lettres. Une véritable quadrature du cercle ? Pas pour tous.

Car certains ont déjà pris ce chemin. Un grand assureur français l’a ouvert à son encadrement. Reste à le généraliser. Progressivement. Qu’attendent les autres ? Ils devront réagir, au risque de frustrer leurs collaborateurs et, partant, limiter leur créativité. L’enjeu est donc de taille : laisser chacun travailler sur et avec ses outils personnels. Reste à organiser les échanges en toute sécurité, en interne comme en externe. Cela s’appelle gérer le risque.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

Amae Martin
A propos de l'auteur

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