Santé

Objets connectés, Internet et toute l’innovation technologique qui s’en est suivi ont eu pour corollaire, le changement de logique au sein du colloque médecin et patient. La « médecine à Papa » a volé en éclats, cédant la place à la fameuse e-santé dont tout le monde parle et célèbre. Mais au fait, qu’apporte ce nouveau modèle à la santé ? on s’en ficherait presque sauf qu’elle donne plus de pouvoir au patient là où le client, maître de l’information, devient un acteur important et donc découvre son pouvoir, s’énerve, s’emporte ou tout simplement se révolte. C’est son droit le plus absolu d’autant que la mine d’informations qu’il détient sur lui rend le praticien plus éclairé. A ce dernier de savoir donc où placer le curseur dans le colloque qui se tisse ou doit se tisser de part et d’autre pour son bien.

Sur le terrain, les pratiques, comme le plus souvent, sont loin d’être plus en avance que la techno. Si le médecin n’ignore plus Internet, il reconnaît, quelquefois, implicitement que le patient peut l’aider à bâtir un protocole de soins plus aguerri et mieux adapté à son patient qui contribue à sa meilleure prise en charge. L’application de cette réalité aboutit à au moins deux réalités d’établissements : les ringards, rien à voir avec la qualité des équipements et infrastructures, et les modernes. La santé étant devenue un service comme un autre, l’enjeu est vite détecté et analysé : Les ringards seront très facilement marginalisés surtout dans le règne de la T2A ou tarification à l’activité !

Mais ceux qui prêtent le flan au libéralisme médical, appelons-le ainsi, ont des raisons de se méfier de la prise de pouvoir des patients, à la faveur de l’accès à l’information dans un Internet qui mal exploité, devient un vrai danger : faux médicaments, fausses informations mais vrais dangers pour les patients.

A l’instar de la télémedecine, la e-santé nécessite des règles de bonnes conduites auxquels doivent être associés tous les acteurs de la chaine de soins. Cela permettra aux assureurs complémentaires de commencer à payer, non pas à l’aveugle, mais en connaissance de cause. Dans un univers où sauver la sécu va au-delà des prouesses (non attendus de Macron là où tout le monde a échoué), espérons que la techno et la maîtrise de la data pourrons changer la donne.

Mais une data qui peut aussi devenir faiblesse quand elle n’est pas sous surveillance (cyber sécurité), une donne encore loin d’être sous contrôle des porteurs de risques au même titre que l’idéologie qui motive Trump à venir à bout de l’Obamacare dont seuls les ringards osent encore s’interroger sur les bien-fondés économiques et sociaux. Mais franchie l’Atlantique, la politique n’obéit plus aux mêmes codes adossés au bon sens on le sait depuis le 21 janvier.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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