Pour l’agence de notation, en dépit d’une tendance à la baisse, la qualité de crédit des grands assureurs généralistes reste globalement saine. Néanmoins, face aux nombreux obstacles auxquels ils devront faire face au cours des deux prochaines années, la préservation du capital devient une priorité absolue.

Standard & Poor’s vient de rendre publique une étude consacrée aux grands assureurs mondiaux « multi-branches » (Multiliners). Elle les classe en trois catégories : les vrais « généralistes » (tels les groupes AXA, Allianz, Zurich, Aviva, Generali), les groupes avec une dominante Dommages (ACE, QBE, Tokio Marine & Fire) et ceux avec une dominante Vie (Metlife, Prudential, Aegon).

Pour l’agence de notation, en dépit du contexte difficile qui a marqué ces quatre dernières années, (sinistralité catastrophique majeure, marchés financiers très volatiles), ces mastodontes de l’assurance sont parvenus à maintenir une qualité de crédit saine, qui se compare favorablement à celle des autres institutions financières, voire à celle des grands groupes industriels.

Actuellement, pour ces groupes « multiliners », les notes attribuées par Standard & Poor’s se situent entre la partie basse de la catégorie « AA » et la partie haute de la catégorie « A ». Toutefois, ces notes sont assorties d’une perspective négative pour plusieurs de ces acteurs, essentiellement en raison des nombreux obstacles auxquels ils seront confrontés en 2013 et 2014. En particulier, avertit l’agence, la montée des risques crédit dans des économies fragilisées et la persistance de taux d’intérêt bas et de conditions d’exploitation difficiles ont sérieusement érodé la rentabilité de ces acteurs. Ce qui contribue à exercer des pressions sur l’adéquation de leurs fonds propres.

Certes, ces grands assureurs ont affiché en 2011 et 2012 des ratios de solvabilité élevés. Toutefois, comme EIOPA – l’autorité de régulation de l’assurance en Europe – en décembre dernier, Standard & Poor’s souligne que ces ratios calculés sous Solvabilité 1 ne sont pas toujours le gage d’un capital (fonds propres ajustés des risques) adéquat. De surcroît, ces ratios sont dopés par d’importantes plus-values latentes sur les portefeuilles obligataires, qui reflètent moins l’existence d’un véritable matelas de sécurité que la persistance d’un contexte de taux d’intérêt bas qui pénalise fortement les revenus financiers.

Par conséquent, pour l’agence de ratings, l’adéquation des fonds propres aux risques économiques demeure l’une des principales faiblesses, qui pourrait peser sur la notation de ces groupes. De ce fait, même si la pression s’est récemment allégée, notamment avec le rebond des marchés financiers, les grands assureurs mondiaux doivent en priorité « sécuriser » leur capital et prendre toutes les mesures structurelles pour y parvenir. L’heure est donc au recentrage et à la refonte de l’offre vers des produits moins sensibles à l’évolution des taux d’intérêt (santé/prévoyance) plutôt que des produits d’assurance vie à taux garantis.

Mohamed Fadili ©CAPA Conseil

Crédit : sxc.hu

Amae Martin
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