Attendue par tous les acteurs économiques, la nouvelle réforme de la retraite a été présentée mardi 27 août 2013, au terme de deux jours de discussion entre le Premier ministre et les partenaires sociaux. Les arbitrages opérés privilégient une hausse des cotisations.
On le savait déjà, la marge de manœuvre du gouvernement Ayrault est infime, face à une situation économique de la France pour le moins critique. Comment louvoyer pour satisfaire un grand nombre ? Le jeu d’équilibriste est ici périlleux. L’équipe Ayrault a finalement opté pour une hausse de la durée de cotisations portée au fil de l’eau à 43 ans, en 2035 ; dans cette logique, les cotisations patronales et salariales augmenteront dès 2014. En complément, un compte pénibilité sera mis sur pied à partir du 1er janvier 2015. Il sera abondé par les entreprises. A contrario, le gouvernement n’a pas jugé nécessaire de procéder à une augmentation de la CSG. Ces différentes mesures doivent permettre de combler un déficit estimé à 20 milliards d’euros à l’horizon 2020.
Comme on pouvait s’y attendre, ces dispositions ont été différemment accueillies sur le terrain. Du côté des syndicats, seule la CFDT les a approuvées ; ses homologues, CGT, FO, FSU et Solidaires les désapprouvent et entendent manifester le 10 septembre prochain. Selon Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, cette réforme s’aligne sur celle de François Fillon conduite en 2003. Résultat : l’allongement de la durée de cotisations après 2020 ne serait pas, selon lui, un signe d’espoir pour les jeunes et rien ne garantit que cette réforme sera la dernière.
Dans la même veine, le Medef a dénoncé un projet qui a fait « le choix de la fiscalité » selon son président, Pierre Gattaz, qui accordé une interview en la matière au Figaro. Face à cette attaque, le gouvernement Ayrault a promis une baisse du coût du travail.
Le projet de loi sur la retraite devrait être présenté au Conseil des ministres le 18 septembre par Jean-Marc Ayrault.