Analyse. En ce mois de septembre, 40 institutions financières de France (Banques, Assureurs, Institutions de Prévoyance, Sociétés de gestion, Fédérations de place, etc.) se sont réunies autour des travaux des Cahiers de l’Epargne en vue d’analyser les perspectives des marchés de l’épargne et du crédit des ménages. Ils mettent à l’index le risque de déflation.

Ce dernier plane sur le vieux continent ; la Banque Centrale Européenne conduit une politique très agressive pour le combattre. Quant aux taux d’intérêt sur les marchés financiers, ils sont à des plus bas historiques sur tous les horizons (nuls à court terme et à seulement 1.3 % à 10 ans sur la dette publique française).

 

Qu’en est-il vu à travers le prisme des comportements financiers des particuliers ? Selon les acteurs réunis,  « la politique monétaire veut décourager l’épargne et inciter au crédit. Pour l’épargnant, il faut allonger ses horizons d’investissement et prendre du risque pour trouver un peu de rendement. »

Les rendements de produits bancaires devraient rester très bas

Corollaire, « les rendements de l’épargne vont rester déprimés (hormis les actions qui aiment bien les Banques Centrales agressives…), tout comme les taux d’intérêt du crédit habitat qui n’ont probablement pas encore atteints leur plancher. Le taux du livret A resterait stable à 1.0 % début 2015 grâce à une légère remontée de l’inflation. Les rendements des produits bancaires (super-livrets, comptes à terme) vont rester très bas. Les rendements des fonds en euros d’assurance vie vont eux aussi poursuivre leur baisse. Le rendement du PEL (2.11% nets de fiscalité sans risque après 2 ans !) est une anomalie dont il faut profiter dans le contexte actuel de taux. »

 

economie frDans ce contexte déflationniste, les ménages redoublent de comportements de précaution. Ils s’inquiètent pour leur emploi et ont des anticipations de revenus futurs très affaiblies, ce qui implique  un appétit pour l’endettement très limité et un taux d’épargne très élevé ; les flux de nouveaux placements financiers (collecte des banques et assureurs (c’est-à-dire nouveaux dépôts y compris intérêts capitalisés moins retraits)) sont faibles en montant ; les épargnants préfèrent les produits sans risque (préservation du capital). Par exemple, les dépôts à vue sont très dynamiques bien que très peu rémunérés. Autre exemple, si certains ménages acceptent de souscrire à des fonds actions (soit en direct au travers de comptes titres ou via des unités de compte en assurance vie), c’est sur des fonds à formule où une part du capital est garantie (noter que le très bas niveau des taux longs va compliquer la tâche de l’offre sur cet axe….).

Quid des perspectives 2014-2015 ? Selon cette note d’analyse, « les produits phares des marchés de l’épargne en termes de collecte à l’horizon 2015 devraient être les dépôts à vue, le PEL et l’assurance vie. A contrario les autres produits de bilan bancaires (livrets, comptes à terme) et les comptes titres resteraient en basses eaux, voire en décollecte pour certains postes (notamment le livret A). Enfin, le grand vainqueur des produits de bilan, le PEL devrait collecter près de 16.5 Md€ par an en moyenne sur 2014 et 2015 (contre seulement 1,6 Md € en 2012….). » Pour autant, une refonte du produit ne peut toutefois être exclue.

 l’assurance vie bénéficie d’arbitrages de portefeuilles en provenance des comptes titres

Quant à l’assurance vie, au moment où les rachats se sont calmés en synergie avec le retour au calme sur les dettes souveraines, elle confirmerait son rebond. Bien qu’en baisse, les rendements des fonds euros resteront supérieurs à ceux des rendements des produits bancaires (hors PEL en l’état). Enfin, la note d’analyse publiée estime que « l’assurance vie bénéficie d’arbitrages de portefeuilles en provenance des comptes titres dont la fiscalité a été durement relevée. Au total, l’assurance-vie représenterait 50 % des nouveaux flux de placements financiers des ménages en 2015 »

 

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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