Pour la deuxième fois, le cabinet convie le marché à une réflexion prospective. Le thème abordé cette fois-ci porte sur la deuxième édition de son baromètre. Allons-nous vers un krach réglementaire ?

95 % des sondés issus du secteur de la banque et 98 % de ceux évoluant sur le marché de l’assurance estiment que l’évolution des exigences réglementaires a un impact fort sur la rentabilité de leurs activités. De plus, ils considèrent respectivement à 42 % et 45 % que la cohérence des réglementations est faible. Les conséquences de l’inflation réglementaire

Par rapport à la précédente édition, La 2e édition montre des évolutions Ainsi, ayant vu leur modèle économique mis à mal depuis 9 ans, les banques européennes jugent sévèrement le rôle joué par les régulateurs. Pour autant, elles constatent un changement d’état d’esprit chez ces derniers, qui réalisent que les réglementations ont été trop loin, fragilisant les établissements bancaires. Quant aux assureurs, ils subissent des contraintes presque aussi strictes.

Quid du poids des banques sur le marché ? Entre 2005 et 2015, dans la région Europe/Moyen-Orient/Afrique, la part de marché des banques de financement et d’investissement (BFI) américaines est passée de 37,2 % à 44,6 %, tandis que celle de leurs homologues européens est tombée de 54,7 % à 46 %.

Aujourd’hui, la corrélation entre réglementation financière et dimension géostratégique est une évidence. Les États-Unis imposent des règles très violentes et les Européens subissent cette domination. Dès lors que la loi est dictée d’outre-Atlantique, la réglementation est nécessairement biaisée : désormais, c’est le rouleau compresseur normatif américain qui assure le succès des stratégies économiques et politiques.

Ainsi, comme l’indique TNP, « l’état de santé des banques européennes interpelle. D’abord, l’Europe a entrepris tardivement les réformes visant à redresser et à assainir le système bancaire. Ensuite, elle a multiplié les réglementations illisibles, exigeant davantage de fonds propres auprès des établissements financiers, sans réflexion autour de l’impact sur l’économie réelle, ni véritable coordination entre les autorités politiques. Enfin, les banques européennes redoutent de nouvelles exigences en la matière, qui diminueraient encore leur marge de manœuvre pour financer les entreprises. »

Le cabinet conclut : « confrontées aux exigences des régulateurs, aux obligations en fonds propres, aux taux d’intérêt bas et à la concurrence américaine, les banques de financement et d’investissement européennes ont choisi de se spécialiser dans certaines activités et de se concentrer sur leurs clients nationaux. Mais, qui accordera des capitaux aux banques, si leur rentabilité continue de diminuer ? »

 

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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