Les tarifs d’assurance devraient enregistrer en 2013 une troisième année consécutive de hausse. Des relèvements variables selon les branches d’assurance (plus marquées en MRH qu’en auto), mais globalement plus modérés que les années précédentes.

Même si l’année 2012 a été jusqu’à présent clémente en termes d’événements climatiques majeurs et même s’il faut attendre le mois de novembre pour connaître les premières annonces sur les orientations tarifaires pour l’année prochaine, tout semble indiquer que les prix de l’assurance vont continuer d’augmenter en 2013. Il n’y a que l’ampleur de la hausse qui varie selon les experts. Ainsi, pour Eurogroup Consulting, les tarifs devraient progresser de 2 % en assurance auto, 4 à 5 % en multirisques habitation (MRH) et 3 à 5 % en complémentaire santé. Le comparateur Assurland table quant à lui sur une hausse de 1,5 % en auto, 2,5 % en MRH et 3,5 % en santé. Enfin, la hausse anticipée par le cabinet de conseil Facts & Figures est comprise entre 2 et 3 % en auto, 3 et 4 % en MRH et 3 et 5 % en santé.

En référence à ces pronostics, Gérard Andreck a annoncé, lors de la traditionnelle conférence de presse de rentrée du Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema) qu’il préside « qu’elles sont proches de ce qui pourrait être la réalité ». En fait, le Gema table sur des hausses au moins égales à celle de l’inflation. « La crise nous rattrape », estime le président du Gema, invoquant « une recrudescence de faux sinistres » ainsi qu’une « augmentation des vols et des sinistres pour défaut d’entretien » en MRH.

En assurance auto, la baisse des sinistres consécutive à la réduction du parc est largement compensée par « l’inflation des coûts de réparation », souligne pour sa part Jean-Luc de Boissieu, le secrétaire général du Gema. En outre, les tarifs risquent d’être affectés par la perspective du transfert aux assureurs des revalorisations légales des rentes des accidentés de la circulation de la route, jusqu’ici prises en charge par le Fond de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO). « Si le projet de loi est adopté, ce transfert pourrait se traduire par une hausse de 1 point des tarifs », estime Jean-Luc de Boissieu.

En assurance santé, outre la croissance des dépenses de soins, les tarifs pourraient également continuer d’être affectés par la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA), dont le doublement n’est toujours pas remis en cause par la nouvelle majorité.

La hausse des tarifs anticipée pour 2013 se justifie, par ailleurs, par la faiblesse des rendements tirés du placement des primes. Déjà en baisse, ces derniers ont atteint un niveau tellement bas qu’ils ne permettent plus aux assureurs de compenser les pertes techniques par des rendements financiers conséquents.

Pour autant, si ces hausses se vérifiaient, elles seraient moindres que celles des deux années précédentes (2010 et 2011), l’absence d’événements climatiques majeurs et la baisse des accidents de la circulation ayant donné un peu d’air aux assureurs.

Mohamed Fadili ©CAPA Conseil

Crédit : FreeDigitalPhotos.net

Amae Martin
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