Edito : l’absence de maladie ne signifie pas être en bonne santé
C’est en tout cas la conclusion intelligente de l’étude réalisée en France par le groupe de protection sociale, AG2R La Mondiale. Profitant d’un colloque sur santé “santé et protection sociale : nouvelles attentes, nouvelles frontières”, révèle que pour pour 52% de personnes interrogées, la bonne santé ne se résume pas à ne pas être malade :de nombreux autres aspects sont spontanément mentionnés, parmi eux, le bien-être, la forme physique, le fait de bien manger, de se sentir bien dans son corps, de faire du sport, etc.Clairement, les Français ont une notion de la santé bien large, qui intègre des valeurs n’ayant rien à voir avec la maladie stricto-sensu. Ainsi,souffrir par exemple d’addiction équivaut à être malade. Au moment où les addictions nouvelles au numérique montent en puissance, est-ce une alerte ou un appel à la société ? Autant cette dernière a longtemps fait la sourde oreille sur les anciennes addictions (tabac, alcool, etc.), autant est se mobilise désormais pour lutter contre celles à la cigarette, par exemple et à d’autres consommation nocives. Cette mobilisation peut se mesurer à la hauteur des nouveaux contrats de complémentaire santé qui n’hésitent pas à participer au soutien du sevrage tabagique en finançant des patchs, par exemple.Ce n’est qu’une autre façon implicite de faire de ces addictions une maladies comme le reconnaissent la moitié des Français. Une telle ouverture élargit de fait la matière assurable. Quid des tarifs de ces garanties ? Dans un monde concurrentiel, elles constituent peut-être la concrétisation des assureurs du besoin de se différencier à l’heure où la banalisation de l’offre pousse à l’innovation !Innovation, certes ! Mais en ajoutant des couvertures liées au bien-être, on ouvre la porte quelque part à une assurance élitiste tant ces nouvelles pathologies restent, généralement l’apanage des consommateurs nantis.En fait, on enrichit les garanties des consommateurs riches.