Les deux fournisseurs ont décidé d’unir leurs forces sur le terrain de la banque. Objectif, apporter aux acteurs de ce marché une solution technologique de banque du futur. A la Gaude, où se situe le centre client d’IBM, ils  mettent en scène le fruit de leur synergie qui a déjà pris corps au sein de Nationwide.

Un tel partenariat a généralement pour nom : coopétition. Concept qui désigne la coopération entre deux compétiteurs. IBM et SAP sont dans cette logique sur le terrain bancaire. Ils ont décidé d’unir leurs forces pour offrir aux établissements bancaires une alternative à leurs solutions applicatives développées en spécifiques. A l’heure du time-to-market, du Web 2.0 et de ses déclinaisons sous la forme de réseaux sociaux intégrés aux applications marketing et de mobile banking notamment, les acteurs bancaires gagneraient à s’appuyer sur la solution commune de ces deux acteurs. Bien entendu, celle-ci capitalise sur leurs atouts respectifs : IBM pour ses atouts en termes d’infrastructures et SAP pour sa plate-forme Core banking qui propose différents modules métiers gestion de clients, ouverture de comptes, CRM, virements, etc.).

La solution mise au point bénéficie de différents atouts : outre cette richesse fonctionnelle, elle est accessible dans un environnement zOS, fortement répandu sur le marché bancaire. Ce qui devrait lui permettre de décupler sa force de frappe sachant que beaucoup d’acteurs bancaires ont recours à ce système d’exploitation. Si IBM constitue une rampe de lancement technologique pour la plate-forme de Core banking de SAP sur le terrain, son partenaire lui apporte en retour des composants manquant à son offre. Le géant du mainframe va apporter un plus à certains de ses logiciels parmi lesquels Worklight, qui permet de tisser des interfaces avec tous les systèmes d’exploitation mobiles et ses composants analytiques que sont SPSS et Cognos. « Grâce à cette offre commune, nous sommes parés pour adresser les besoins émergents des banques appelées à réagir rapidement aux contraintes du marché marqué par une forte évolution réglementaire », explique Peter Robert, VP en charge des activités bancaires de SAP.

Au-delà de cette intention, force est de constater que la percée de cette offre de ce côté-ci du Rhin, de l’Atlantique et de la Manche, apparaît pour le moins, difficile. De l’aveu même de Sanat RAO, VP responsable du marché financier chez IBM, « il est vrai, les banques restent très attachées à leurs développements spécifiques. Cela dit, le manque d’outils attractifs ne les incitait pas à abandonner leur existant ; l’idée de passer plusieurs années à refondre un système d’information critique avec, à la clé des coûts d’investissements très importants, ne les encourageait pas à franchir le cap. Nous pensons que la donne devrait changer au vu des bénéfices escomptés du fait de l’utilisation de notre solution ». Et Patrice Vatin, directeur de marché Financial Services et assurances, d’ajouter : « les établissements bancaires ne pourront plus faire l’économie de solutions standard tant les développements spécifiques peinent à répondre à leurs attentes. A l’heure du temps réel, du mobile banking et de la banque en ligne, ils ont tout intérêt à tabler sur du standard modulable qui respecte leurs investissements passés. C’est le cas de notre offre commune ».

C’est bien compris, SAP et IBM comptent sur la pression réglementaire et les exigences du marché pour obtenir une oreille attentive auprès des banques. Force est de constater que ces dernières se hâtent lentement. Ce qui n’est pas le cas des anglo-saxons. Témoin, Nationwide a refondu l’ensemble de son système d’information à partir des briques communes de ces deux partenaires. Une vitrine qui pourrait certainement d’argument de vente à ce tandem.

Emmanuel Mayega

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

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