Une étude a été publiée à quelques jours de l’ouverture de Rio+20 : elle dévoile l’opinion des Français sur ce futur Sommet, son utilité et l’implication de la société civile dans le débat mondial sur le développement durable.

Intitulée « Les Français et les enjeux du Sommet », l’étude réalisée par le Club France Rio+20, en partenariat avec OpinionWay, est sortie quelques jours avant l’ouverture du Sommet de Rio, qui se tiendra du 19 au 23 juin prochain. Elle montre, dans un premier temps, un grand intérêt des Français, sur les questions liées au développement durable, au niveau mondial, mais également une volonté des citoyens français de participer au débat. Par exemple, 82 % d’entre eux sont favorables à la création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement. Le gouvernement de François Hollande, composé dans ce domaine de Nicole Bricq, ministre de l’Ecologie, et de Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement, a annoncé sa volonté de mettre en place une Agence des Nations Unies pour l’Environnement, rejoignant ainsi l’opinion des Français. Les sondés sont également 74 % à vouloir faire entendre leur voix.

Le Français, concerné

Les problématiques liées au développement durable font partie intégrante, selon ce sondage, des préoccupations des personnes interrogées : le réchauffement de la planète et les catastrophes naturelles sont aussi importants à leurs yeux (72 %) que le chômage et la perte du pouvoir d’achat (80 %). D’autre part, les risques et l’impact sur la santé de l’utilisation de produits chimiques dans l’industrie (69 %) les préoccupent au même titre que l’insécurité urbaine (74 %).

Pour autant, le Français ne se sent pas assez consulté dans les débats organisés par la grande instance internationale qu’est l’Organisation des Nations Unies. 78 % considèrent que la société civile est insuffisamment impliquée sur les questions environnementales et que sa parole est très faiblement prise en compte. 74 % se déclarent favorables à une consultation via Internet et 46 % apporteraient leurs contributions via les forums si l’occasion leur était offerte.

Paradoxalement, s’il souhaite être consulté, le Français n’est pas suffisamment informé : seuls 17 % des interrogés affirment pouvoir définir clairement les enjeux du Sommet. Au Brésil, une initiative vise l’ouverture au dialogue avec la population : « les dialogues de Rio ». Une plate-forme en ligne permet à plusieurs groupes de travail regroupant universitaires, ONG, scientifiques, etc. de présenter leurs recherches et réflexions sur dix thèmes (eau, forêt, villes,…). Le grand public est ensuite invité à voter en ligne. Cette phase sera suivie de débats entre société civile et experts : trois recommandations sur chaque thème seront transmises, ensuite, au Sommet des chefs d’Etat.

Un vent de scepticisme

Les Français ne sont pas optimistes concernant les résultats d’un tel évènement : 80 % des personnes sondées doutent que les principes d’une gouvernance mondiale, adoptés lors des Sommets de ce genre, aient une incidence réelle sur les politiques locales. François Hollande lui-même a annoncé que Rio+20 « allait être difficile » et qu’il existait un « risque d’échec ». Des personnalités comme Nicolas Hulot ont même renoncé à y aller, lassé et sceptique : « on est passé de l’indifférence à l’impuissance. L’heure n’est plus aux constats mille fois faits, mais à l’action ». Le Sommet de Rio+20 ne s’annonce pas sous les meilleurs hospices. Politiques comme citoyens ont retenus les leçons des précédents Sommets pour l’environnement, et de leurs échecs successifs…

Margaux Duquesne ©CAPA Conseil

Crédit : FreeDigitalPhotos.net

 

Amae Martin
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