1406929_57513547Il va falloir trouver entre six et 10 Mds d’euros pour remettre sur les rails les régimes de retraites complémentaires Agirc et Arrco. Et très vite. Les représentants sociaux du patronat et des salariés doivent trouver un modus vivendi. Le cas échéant, ce serait la faillite.

La problématique de la pérennité du système de retraite est loin d’être solutionnée en France. Au chevet de cette grande malade, représentants syndicaux du patronat et ceux des salariés se sont séparés sur un constat d’échec mercredi 7 dernier. Pourtant, ils doivent trouver un Gentlman Agreement au plus tard le 1er avril afin d’éviter une faillite des  régimes complémentaires que sont l’Agirc et l’Arrco. Une prochaine rencontre était prévue pour ce 13 mars.

En attendant, la situation est des plus critiques. Ces deux régimes, qui couvrent 11,5 millions de salariés du privé, sont dans une très mauvaise passe financière. Les réserves de l’Agirc, qui couvre le régime des cadres, s’amenuisent et devraient tarir en 2016 ; celles de l’Arrco devraient connaître le même sort entre 2020 et 2023, selon les experts, soit dix ans plu tôt que prévu. Cette situation impose un renflouement du système à hauteur d’une fourchette située entre 6 et 10 milliards d’euros, d’ici 2017, faute de quoi, sa survie serait mise à mal. Par ces temps de vaches maigres, où trouver une telle manne ? L’on se souvient encore récemment des quolibets sur la nécessité, pour le ministre du budget, Jérôme Cahuzac, de trouver six milliards sans augmentation d’impôts pour son budget 2014. Autant dire que les partenaires sociaux, qui se renvoient la balle, devront ferrailler ferme et consentir des compromis afin de trouver un dispositif qui ne lèse aucun camp.

Dans ce contexte, le Medef a accepté d’augmenter les cotisations dont 60 % sont à la charge de l’employeur. Il a également proposé de ramener le gel  des pensions de cinq ans comme prévu auparavant, à trois. Dans cette logique, la hausse des retraites complémentaires des anciens cadres ne serait que de 0,5 % ; celle des ex-salariés de 0,8 % par rapport à une inflation pour 2013 estimée à 1,75 %. Sur cette base, les retraités devraient donc voir leur pouvoir d’achat diminuer.

Parallèlement, le gouvernement doit s’atteler à la réforme des retraites du régime de base qui devrait atteindre un déficit de 20 Mds d’euros en 2017, en cas de statu quo. En attendant, il  a procédé à l’évolution de l’allocation transitoire de solidarité  (ATS) en passant par un décret. Cette aide sociale permet aux demandeurs d’emploi qui justifient d’un nombre de trimestres d’assurance vieillesse suffisant de bénéficier d’une retraite à taux plein sans avoir encore atteint l’âge de départ à la retraite.

A travers cette version de l’ATS, le gouvernement Ayrault veut toucher un grand nombre de personnes, tout particulièrement celles n’ayant pas pu bénéficier de l’ancienne allocation équivalente supprimée début 2011. En fait, l’ATS est désormais attribuée et versée aux demandeurs d’emploi nés entre le 1er janvier 1952 et le 31 décembre 1953, étant cumulativement indemnisables au titre de l’allocation d’assurance chômage (ARE), de l’allocation spécifique de reclassement (ASR) ou de l’allocation de transition professionnelle (ATP) à la date du 31 décembre 2010, n’ayant pas encore atteint l’âge légal d’ouverture des droits à la retraite. Et qui justifient de la durée d’assurance nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein à l’extinction de leurs droits à l’allocation d’assurance chômage (164 trimestres pour ceux nés en 1952 et 165 trimestres pour ceux nés en 1953).  Versée sous condition de ressources, cette allocation représente un montant moyen de 1 648 euros pour une personne seule).

Photo: FreeDigitalPhoto.net  

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

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