Les start-up du monde ont le vent en poupe, tous secteurs confondus. En proposant des solutions de rupture à leurs branches de prédilection, elles gagnent en notoriété et même gagnent tout court. Mais, selon l’étude trimestrielle de KPMG, les Fintech s’essoufflent financièrement durant le 3eme trimestre ; tandis que l’Insurtech monte en puissance. Simple photographie instantanée ou lame de fond ? Et si l’Insurtech affichait une santé de fer pour longtemps, que deviendrait le monde de l’assurance ?

Lors du troisième trimestre 2016, les Fintech n’auraient guère surperformé financièrement, à en croire les données de l’enquête trimestrielle de KPMG ; elles ont même baissé le ton. Elles ont levé 2,4 Mds $ dans le monde pour 178 deals. En clair, elles ont dévissé de 17 % par rapport au deuxième trimestre, sur les investissements et 12 % sur les deals, tout au long de la même période. L’activité reste pour autant alléchante et ses performances feraient pâlir plus d’un acteur à la recherche d’incubation.

En revanche, il semblerait que l’Insurtech, selon cette étude, elle enregistre de belles couleurs. A en croire KPMG, depuis le début de l’année, a levé un montant total des fonds en capital-risque flirtant avec 1,36Mds $. Une performance que devrait saluer Accenture. On le sait, il exhorte ces acteurs à participer cette année à son cinquième Fintech innovation Lab londonien. Pour la première fois, le cru de cette année intègrera des entrepreneurs venant des InsurTech. Et pour cause le géant de la technologie ne saurait laisser à l’écart la montée en puissance récente des entreprises technologiques d’assurance qui auront fait l’objet d’investissements mondiaux dans les Insurtech. Montant de ces opérations qui ont plus que triplé selon Accenture en 2015 à 2,6 milliards en 2015.

Clairement, toutes les sources montrent bien que ce volet a le vent en poupe. Comment expliquer cette réalité alors que l’assurance est partie en retard dans la transformation digitale ?

Une des explications plausibles est le réveil réel du secteur qui selon certains, aurait peur de collaborer avec ces start-up. Confrontés à la nécessité de se différencier coûte que coûte, les assureurs n’hésitent pas à mettre la main dans la poche pour s’associer à ces jeunes pousses qui leur apportent tant. Du coup, ces éphèbes technologiques à la fibre de Rastignac trouvent également plus d’écoutes auprès des capital-risqueurs. Rendez-vous compte, en un trimestre également plus d’un milliard d’euros levé dans le monde, pour l’assurance ! De quoi donner des ailes à un secteur dit frileux face à la technologie et, surtout, aux menaces des Gafa. Car grâce à la puissance de feu disruptive, l’InsurTech peut constituer une véritable garantie pour les porteurs de risques. Il est vrai, certains peuvent faire peur du fait de leurs modèles inspirés de certains assureurs. Mais de-là à donner des insomnies aux assureurs, c’est un nouveau débat qui ne saurait pousser ceux-ci à leur fermer leurs portes. Quoi qu’il en soit, les Insurtech feraient alors sans eux, ce qui serait plus dangereux encore car moins contrôlés. Mais attention aux velléités d’étreintes qui viseraient à étouffer le partenaire.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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