… les GAFA trembleront. Et peut-être l’Europe cessera d’être un terrain de football sans arbitre où Neymar, le brésilien pourra alors tomber, victime enfin d’un vrai anti-jeu ! Car si la métaphore du ballon rond semble nous éloigner du sujet, frapper Google d’une amende de 4,3 milliards d’euros pour pratiques anticoncurrentielles nous remet en selle quand on sait que l’Europe, comme celle des footballeurs, met la main sur un pactole juste pour le courage d’appliquer sa loi à l’instar d’un joueur appliquant son talent. Je vais peut-être décevoir les amoureux de ce sport mais force est de constater que, comme les joueurs qui simulent à tout bout de terrain, la firme de Mountain Valley l’aura cherché avec la torche. Il faut dire qu’avant de sévir, que d’avertissements n’a-e-elle pas reçu ? depuis 2011 !

En particulier, on apprend que Google a bloqué la concurrence d’Amazon comme fournisseur de système d’exploitation pour mobile en faisant pression sur certains grands fabricants de smartphone. A l’instar du Fair Play financier qui marque ce sport que dominaient encore les Allemands avant d’être éjectés par la France (Merci, Mbappé, Griezmann, Pogba et les autres), la Commission reproche à Google sa position dominante. Mais la ressemblance avec le football s’arrête-là sachant que la France a gagné en Russie au mérite ! L’amende de Google met au goût du jour ses pratiques, digne d’un autre monde, sans Fair Play. Jugez-en plutôt, par vous-même ! Il aurait imposé des restrictions illégales aux fournisseurs d’appareils intégrant son OS et aux opérateurs mobiles, son objectif étant de maintenir sa position dominante sur le marché de la recherche sur internet. Selon les attendus de la Commission, Google devra désormais mettre fin à cette pratique dans les 90 jours, sous peine de se voir infliger des astreintes allant jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires journalier moyen mondial d’Alphabet.

Avec cette amende, les GAFA sont avertis ! et donc en valent au moins le double. Le Vieux continent semble s’éveiller. Enfin, sommes-nous tentés de dire ! Désormais, finie la cour du roi Pétaud ! il faudra respecter certaines pratiques qui du reste sont interdites de l’autre côté de l’Atlantique ! en vertu de quoi les géants Internet, fussent-ils américains, auraient le droit de faire selon leur bon vouloir ? Il est vrai, des pratiques condamnées concernaient sa concurrence déloyale contre une consœur américaine, en l’occurrence Amazon. Pour autant, on connaît la propension de ces acteurs à se permettre toutes sortes de libertés. En s’éveillant, la Commission européenne envoie un signal fort aux Gafa. Ces derniers réfléchiront par deux fois désormais, avant d’agir. Ils auront ainsi la possibilité d’échapper aux rests dorés de l’Union européenne après s’être fait des bonbons en or depuis au moins une décennie. A quand une loi contre les rachats de société européennes par de grands acteurs du Net ? Après tout, mr Trump ne se gêne pas de promulguer des lois tout aussi absurdes. A ma connaissance, les règles internationales obéissent à la règle simple, bête mais méchante de la réciprocité !

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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