En s’éveillant comme l’avait pronostiqué Alain Peyrefitte, la Chine a changé le cours du monde. Là où les vieilles économies affichent de piètres taux de croissance et des PIB piteux, le pays de la Grande muraille a tutoyé des performances à deux chiffres en la matière. La fête serait-elle terminée ? Une crise boursière couverait-elle dans cette économie aux règles différentes des nôtres ? Attention car si c’était le cas, elle pourrait mettre en danger le reste du monde.

Ils sont partout, ces Chinois investisseurs. Là où ils n’ont pas su/pu coloniser, ils néocolonisent avec leur yuan. Un seul exemple, il fait désormais partie de la monnaie officielle du Zimbabwe. Sacré Mugabe, le voilà au ban de la société avec, en prime, la Chine s’invitant dans son économie. Ce n’est pas un cadeau, cher Robert. Mais comment faire quand on n’a plus de monnaie propre ? Les économies des pays occidentaux à l’abri de ce mastodonte. Ils doivent faire face à ses pratiques commerciales parfois orthodoxes. Pire, si cette économie s’effondrait, elle entraînerait dans son sillage baissier celles des pays occidentaux. Qu’importent les investissements des entreprises dans le digital pour se développer davantage, leurs efforts pourraient ainsi s’avérer nulles. En cause, cette fameuse mondialisation mise à l’index par nos altermondialistes. Avec en toile de fond, un effet papillon garanti. Furent-elles chinoises, les causes de la crise n’hésitent pas à créer des effets domino partout dans le monde. Nous l’avons vécu du temps des Subprimes, une crise dont nous ressentons encore l’onde de choc. Que dire des dettes souveraines grecques ? Parties du landerneau hellène, elles se sont développées un peu partout dans le monde, fragilisant les économies. Souvenez-vous encore des pouvoirs publics de ce pays : d’un simple oukase, ils ont essayé de frapper, du jour au lendemain l’épargne des investisseurs. Déterminisme. Donc nul doute, l’effet domino n’est pas loin.

Corollaire, la mise à mal du marché boursier  chinois ces derniers mois pourrait, à tout le moins, fragiliser nos économies occidentales que l’on dit sur les starting blocks. Les places boursières du monde entier pourraient sombrer dans la perspective d’un contrecoup chinois dont plus personne n’est à l’abri. Du coup  les entreprises ont tout intérêt à se préparer à un éventuel changement de la donne. En première ligne les partenaires de l’Empire du milieu, suffisamment nombreux en France mais peu nombreux par rapport à l’Allemagne. Mais les autres entreprises ont tout intérêt à rester vigilantes. Une vigilance qui doit être de mise également en Afrique où l’empire du Milieu marche sur les traces de la vieille Europe. Sa mort ou sa mise à mal pourrait être fatale à une partie des économies occidentales depuis quelques années plongée dans un environnement morose en permanence.

En fait, l’éveil de la Chine, qui apparaît comme une nécessité après un long froid glacial, ne va pas sans risque. Risque de ralentissement pour les entreprises occidentales, risque de paralysie pour certains pays. Les unes et les autres doivent se préparer à une telle échéance dans un environnement où le risque systémique est désormais omniprésent.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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