Des idéologies. La nature ayant horreur du vide, il fallait bien qu’elle remplace nos bons vieux totalitarismes par un nouveau : le tout digital. Puisque nous devons tous y converger, allons-y, tout en prenant nos responsabilités. Pour léguer aux générations futures un monde vert. La semaine du développement durable récemment à l’honneur rappelle que beaucoup de chantiers restent à conduire.

Longtemps de très grands pollueurs, les fournisseurs de technologies ont appris à être propres. La courbe d’apprentissage est loin d’être la même pour tous. De bons élèves, il y en a, tout comme des cancres. Saluons ici les efforts effectués par Apple qui, longtemps moins regardant sur son bilan carbone, a décidé de … ramoner ses cheminées. Résultats, ses pommes constituent de moins en moins des fruits défendus. Au point que la firme américaine trône désormais à la première place du podium des entreprises propres, établi par Greenpeace (cf.  2015 Clean Report, Building A Green Internet). Avec une notation AAAA qui fait pâlir ses concurrents et partenaires.

Longtemps décriée, la firme à … l’iPhone est désormais le modèle à suivre. Des gémonies au pinacle. Prompts à décrier la stratégie de cet acteur quand nous la jugeons irresponsable, donnons-lui quitus quand cela s’impose. Surtout après une semaine du développement durable où l’éco-marketing a souvent pris le pas sur les réalisations concrètes. Mais, il s’agit, là, d’un autre débat.

Car pour cette-fois ci, l’essentiel est ailleurs. Sur le fond. Un fond émaillé d’initiatives digitales qui concourent à leur manière à l’optimisation du bilan carbone. Le déploiement généralisé de systèmes de visioconférences participe d’une telle préoccupation. Dans l’assurance comme dans la banque, ces outils de communication digitale permettent de limiter les déplacements des équipes, des équipes qui, parfois, bénéficient même désormais de multiples solutions d’éco-mobilité promues par les entreprises. Celles-ci sont également engagées plus largement dans un programme de maîtrise de la consommation d’énergie : gestion intelligente de la lumière, choix des composants technologiques dits désormais verts, réutilisation de la chaleur des serveurs informatiques pour chauffer des sites. Certains vont même plus loin et exigent, dans le cadre de leurs appels d’offres un volet relatif à la transparence sur la démarche éco-responsable de chaque participant. En fait, la généralisation du digital s’accompagne d’efforts prononcés sur le green IT, un des volets de l’éco-responsabilité des entreprises.

Car cette dernière se conjugue avec responsabilité sociétale de chaque acteur. Où l’on constate que maîtriser la pollution environnementale ne suffit plus, il faut appliquer une stratégie durable dans chaque action : recrutement privilégiant la mixité dans tous ses états, accessibilité des personnes à mobilité réduite, etc. Et le digital dans tout cela ? Apparemment, on en est loin. Pourtant, à bien y regarder, il est encore et toujours là, sous forme de logiciels qui gèrent ces actions.

Puisque le digital devient incontournable et qu’il embrasse même le développement durable, profitons de cette étreinte pour accélérer dans la green-attitude. Pour Google, qui promeut un totalitarisme rampant, il est temps de se rattraper dans ce domaine dans lequel Facebook est également bien positionné. Car les acteurs que son modèle vise objectivement à terme à remplacer ou alors concurrencer (banques, assurances, producteurs automobiles, etc.), sont déjà loin, sur le chemin de l’éco-responsabilité. Rien ne sert donc de produire, il faut désormais savoir moins polluer. Et payer sans recourir à quelque manœuvre dilatoire que ce soit. Ce serait éco-irresponsable.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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