Les premiers de la classe n’ont pas droit à l’erreur. Facebook est en train de l’apprendre une nouvelle fois à ses dépens. Son entrée en Bourse, cet espace moderne pour bookmakers d’un genre particulier, serait déjà pour d’aucuns un fiasco. N’est-ce pas trop tôt ?

Les faits sont là. Accablants. Un titre qui dévisse au deuxième jour de son introduction en Bourse. Et tombe sous son prix d’introduction. Pour terminer en baisse de plus de 10 %. Voilà qui suffit à semer la zizanie autour d’une entrée sur les marchés financiers. Ratée ! Fulminent les plus pessimistes. Coûteuse, affirment certains alarmistes. Quand on s’appelle Facebook et que l’on prépare une sortie, mieux vaut mettre toutes les chances de son côté. Blinder ses arrières. Car étant premier de la classe, le droit à l’erreur c’est pour les autres. Tout comme… la faute à pas de chance. Pourtant, en termes de précautions, le réseau social a donné. S’adjoindre la caution financière et les prétendues lumières d’un Morgan Stanley n’aura pas suffi. La banque américaine pourrait même trouver la note salée à force d’investir des milliards de dollars afin d’essayer de soutenir les cours d’une action qui aura pourtant intéressé de nombreux particuliers priés d’aller voir ailleurs. L’histoire immédiate ne dit pas si ces refoulés voulaient des Facebook pour s’enrichir en se tournant les pouces ou tout simplement pour soutenir une entreprise en passe de révolutionner notre rapport à l’interaction. Qu’ils se rassurent. La meilleure action de soutien, sans jeu de mots, à cette pieuvre, est de s’y connecter. Encore et toujours.

Farfelu ? Détrompez-vous. Comment et sur quels critères s’est opérée la valorisation de l’action de la firme de Zuckerberg ? Sûrement pas en fonction de son chiffre d’affaires et encore moins de ses bénéfices. Mais certainement sur la base du nombre de fans de son maillage. Justement, me direz-vous, ce savant calcul aurait abouti à un meilleur accueil de l’action sur le marché financier. Difficile de me convaincre, la Bourse, la grande, ayant des raisons que la raison elle-même bafoue. Sale temps épique où plus rien n’est respecté, y compris les temples de la finance.

Loin de ces tourments, les fans poursuivent leurs conversations sur ce réseau, devenu un véritable phénomène de société. Sa cotation peut flirter avec les 33 dollars (prix d’introduction à 38), ils n’en ont cure. Allez expliquer à ma fille d’arrêter de… badigeonner les murs de ses fans à cause des déboires boursiers de Zuckerberg, vous recevrez le traitement d’une action Facebook en Bourse : chahut. Demandez aux assureurs de se passer de Facebook comme outil de recrutement, vous n’irez pas loin. Allianz, qui ne pouvait certes pas deviner le sort réservé à la cotation de cette plate-forme au moment de son entrée décevante au Nasdaq, n’a pas reporté le lancement sur ce réseau social de sa page destinée à capter de jeunes talents là où ils se trouvent : sur la Toile. Morale de tout ce charivari, s’il en fallait une, la vie réelle et opérationnelle reste souvent loin des considérations boursières.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

 

Amae Martin
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