D’un scandale à un autre, en passant par « Tête d’ananas* ». Décidément, à chaque siècle son scandale de Panama. Celui de la construction du canal avait posé les bases d’un environnement émaillé de corruption au 19ème siècle. Un fléau qui s’est poursuivi sous une autre forme au 20eme, avec une Tête d’ananas à la solde de la CIA. Le 21ème ouvre le bal avec un troisième, sur fond de faille humano-digitale qui a permis de révéler des magouilles fiscales, faisant d’un ancien ministre du budget, un quasi-enfant de cœur.

Le nom de Panama serait-il né sous une mauvaise étoile ? A voir les scandales qui jalonnent son parcours, pas besoin de madame Soleil pour avoir la réponse. Le vocable semble clairement gouverné par une main invisible qui attire et fructifie les affaires de corruption. Acte fondateur, s’il en est, le « Scandale de Panama », comme il a été baptisé, est une affaire de corruption liée au percement du canal éponyme. Il a fini par éclabousser plusieurs hommes politiques et industriels français durant la Troisième République, tout en ruinant des centaines de milliers d’épargnants, en pleine expansion internationale de la Bourse de Paris. Détail important, il avait démarré un mois de mars 1893, à l’instar de Panama Papers. Mais avant celui-ci, Manuel Noriega a eu, au vingtième siècle, à faire l’objet d’un autre scandale touchant Panama : durant sa présidence, il n’a cessé d’être espion de la CIA. Mais c’est bien connu, le diable Américain a fini par mettre la main sur lui. Deux siècles, deux scandales retentissants, un seul pays. Mais voilà, jamais deux sans trois dit la vox populi. Panama se serait bien passé des papiers des paradis fiscaux. Que nenni ! Du coup le nom est empêtré dans l’un des scandales les plus nuisibles de ce 21eme siècle en branle. Un siècle où le digital et le Web amplifient tout, à la vitesse de la lumière. Un « leak » et voilà l’affaire dégoupillée. De la boîte de pandore, Panama Papers devient Panama Pandora. Une boîte de pandore qui livre ces horreurs que notre monde devenu celui de voyeurs à la faveur du Smartphone ne saurait éviter de voir. Et d’entendre.

Alors, de révélations en révélations, le monde entend, tremble, puis retient son souffle. Hommes politiques, banques, industriels, à qui le tour de sortir de cette « Piñata » ? Qui était avec qui et pourquoi ? Vous allez voir ce que vous allez voir. Une donnée certaine, ce scandale de Panama-là nous montre que désormais, plus rien n’est à l’abri des regards du monde. Bienvenue dans ce nouveau monde digital où tout peut être révélé à tout moment. Frissons garantis ! Les secrets sont désormais soumis au bon pouvoir de la dextérité des hackeurs. Car les serveurs des données mises à nu ont été piratés et du coup, les vertueux d’hier sont désormais infréquentables. D’un simple coup de hacking, les têtes tombent : du Robespierre digital, quoi ! Mieux, du Paul Quilès version Congrès Socialiste de Valence d’octobre 1981 !

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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