Les résultats de l’enquête annuelle conduite par KPMG auprès des structures de retraite sont précis. Une personne âgée consacre en moyenne 1 857 euros par mois pour financer sa place en maison de retraite.

Conduite auprès de 323 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) publics et privés non lucratifs, l’étude annuelle de KPMG apporte des informations sur l’effort financier à consentir par les retraités pour régler le coût d’une place en maison de retraite. La charge moyenne s’élève à 1 875 euros par mois pour le résident. Ce qui représente un investissement de 61 euros par jour. Autre enseignement, le prix varie en fonction de la situation géographique de chaque établissement : il vaut mieux vivre en province où le retraité paie en moyenne 1 819 euros, qu’en Ile-de-France (2242 euros), soit une différence de près de 26 %.

Les résultats de cet observatoire sont, à quelques exceptions près, en phase avec ceux de l’Inspection générale des Impôts (IGS), qui avait avancé le montant de 2 200 euros comme coût moyen mensuel d’une maison de retraite. Face à cela, il convient de rappeler que  de la pension de retraite moyenne d’une femme est de 900 euros. Comment dans ce cas subvenir aux besoins de la vie quotidienne?

Le projet de modernisation de la dépendance lancé et reporté sine die par l’ancien gouvernement avait suscité beaucoup d’espoir et un vif désespoir dès son abandon. François Hollande, qui a repris le flambeau, a promis une révision du financement de la perte d’autonomie avant la fin de l’année 2013. Parmi les objectifs dévoilés par Michèle Delauney, ministre chargée des personnes âgées, l’un des points sur lequel entend agir le gouvernement est justement le coût de la place en maison de retraite. Comment ? Le recours à un encadrement des loyers est évoqué. D’autre part, les Pouvoirs publics pourraient également procéder à des cessions de terrain gratuitement aux Ehpad, l’objectif étant de leur permettre de baisser les prix des pensions fixées aux résidents.

L’observatoire de KPMG rappelle un certain nombre d’indicateurs importants. Il reprend les projections de l’Insee en matière de vieillissement. Ainsi, en 2035, un Français sur trois aura plus de 60 ans et en 2060, les personnes âgées de plus de 80 ans représenteront 10 % de la population totale contre 4,5 % actuellement. Corollaire de cette évolution démographique, une forte inflation de la demande de prise en charge des personnes âgées dépendantes. Et l’offre ne suit pas réellement.  Entre 2003 et 2007, les places proposées en Ehpad sont passées de 674 782 à 684 158, soit une augmentation de 1,4 %. Face à cela, Luc Ballet, Associé chez KPMG nuance : « l’enjeu pour notre société ne réside pas tant dans l’augmentation de la capacité d’accueil des personnes âgées mais dans l’adaptation des modes de prise en charge de ces derniers : inscription dans une filière gérontologique, développement des solutions de maintien à domicile, adaptation des EHPAD à l’augmentation de certaines pathologies… »

Du reste, l’Observatoire de KPMG apporte également un éclairage sur le taux d’encadrement moyen. Cet indicateur mesure le rapport entre le nombre d’équivalents temps plein (ETP) et celui de lits occupés. Il augmente en fonction du niveau de dépendance des résidents. Il s’établit en moyenne à 0,59 ETP par lit. Et est loin de l’objectif fixé par le Plan Solidarité-Grand-Age, à savoir 0,65 ETP. L’idéal serait d’augmenter le taux d’encadrement à 1 professionnel pour 1 résident, au moins pour les personnes âgées les plus malades et les plus dépendantes. Un idéal difficile à tenir quand on sait que les personnels de santé se voient de plus en plus confier un nombre progressivement élevé de patients.

Crédit : FreeDigitalPhoto.net 

Amae Martin
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