A LA UNE AUJOURD’HUI

Edito : l’absence de maladie ne signifie pas être en bonne santé
Edito Emmanuel Mayega

C’est en tout cas la conclusion intelligente de l’étude réalisée en France par le groupe de protection sociale, AG2R  La Mondiale. Profitant d’un colloque sur santé “santé et protection sociale : nouvelles attentes, nouvelles frontières”, révèle que pour pour 52% de personnes interrogées, la bonne santé ne se résume pas à ne pas être malade :de nombreux autres aspects sont spontanément mentionnés, parmi eux, le bien-être, la forme physique, le fait de bien manger, de se sentir bien dans son corps, de faire du sport, etc.Clairement, les Français ont une notion de la santé bien large, qui intègre des valeurs n’ayant rien à voir avec la maladie stricto-sensu. Ainsi,souffrir par exemple d’addiction équivaut à être malade. Au moment où les addictions nouvelles au numérique montent en puissance, est-ce une alerte ou un appel à la société ? Autant cette dernière a longtemps fait la sourde oreille sur les anciennes addictions (tabac, alcool, etc.), autant est se mobilise désormais pour lutter contre celles à la cigarette, par exemple et à d’autres consommation nocives. Cette mobilisation peut se mesurer à la hauteur des nouveaux contrats de complémentaire santé qui n’hésitent pas à participer au soutien du sevrage tabagique en finançant des patchs, par exemple.Ce n’est qu’une autre façon implicite de faire de ces addictions une maladies comme le reconnaissent la moitié des Français. Une telle ouverture élargit de fait la matière assurable. Quid des tarifs de ces garanties ? Dans un monde concurrentiel, elles constituent peut-être la concrétisation des assureurs du besoin de se différencier à l’heure où la banalisation de l’offre pousse à l’innovation !Innovation, certes ! Mais en ajoutant des couvertures liées au bien-être, on ouvre la porte quelque part à une assurance élitiste tant ces nouvelles pathologies restent, généralement l’apanage des consommateurs nantis.En fait, on enrichit les garanties des consommateurs riches.

Praeconis : un outil digital pour redynamiser le réseau de courtage
Stratégie Emmanuel Mayega

Intervenant sur le marché du courtage de proximité, le grossiste spécialisé dans l’assurance de personnes dévoile une plate-forme numérique. Selon Loïc Biver, président de cette structure, “elle nous propose une palette de fonctionnalités digitales parmi lesquelles le service de tarification et de souscription. Des outils ayant pour vocation de dynamiser son réseau de distribution émaillé de 370 courtiers de proximité”. Au coeur de cette solution, la volonté de simplifier le quotidien des courtiers et, partant, des clients tout au long du processus de souscription d’assurance fragilisé ces dernières années à travers l’arrivée de nouveaux entrants (Gafa, grande distribution, etc.). Son déploiement introduit moult avantages pour l’utilisateur. Et permet d’améliorer le parcours de l’assuré, l’expérience client”, souligne le Président de Praeconis. Sous l’angle commercial, l’outil propose une gestion dynamique du portefeuille existant et des affaires nouvelles, la tarification des solutions d’assurance santé, prévoyance, dépendance et emprunteur, création de devis, souscription sécurisée de contrats, pilotage du chiffrage d’affaires à travers des outils de reporting de production, création et accès aux différents documents contractuels, gestion de sinistres, avenants et commission, etc. A l’heure où la DDA (Directive sur la distribution de l’assurance) déploie ses ailes dans lesquelles elle préconise notamment 15 heures de formations, le courtier grossiste propose un accès à un outil d’e-learning permettant d’accéder à des formations certifiées. S’étant donné pour ambition de s’attaquer à la cible des banques en matière d’assurance emprunteur (à la faveur de l’avènement de l’amendement Bourquin), Praeconis entend donner les moyens à ses distributeurs de surfer sur la libéralisation de cette offre en lançant une solution complètement digitale. Elle est accessible à travers la plate-forme et introduit différents avantages : souscription sans questionnaire médical, couverture sans distinction entre fumeurs et non fumeurs, une tarification intuitive, prise en charge par Praeconis de la résiliation du contrat auprès de l’ancien emprunteur et des banques, un maintien des conditions générales de celle-ci si elles se montraient plus favorables à l’assuré. Toutes ces fonctions de gestion sont adossées à une réglementation ISO 9001 synonyme de meilleure qualité de service. Pour les courtiers du grossiste, il s’agit d’un atout concurrentiel indéniables. Et donc un argument de recrutement pour Praeconis qui entend renforcer son réseau.

Enquête AG2R LA MONDIALE : les attentes des Français en termes de santé
Infographie Emmanuel Mayega

Le groupe de protection sociale a organisé le colloque « Santé et protection sociale : nouvelles attentes, nouvelles frontières » en partenariat avec Terra Nova le 30 novembre. L’occasion pou lui de présenter les résultats d’une enquête qu’il a conduite sur les attentes des Français en matière de santé. Réalisée par Harris Interactive, l’étude fait la conception qu’ont les Français de la santé aujourd’hui et sur leurs préoccupations dans ce domaine. Il en ressorts plusieurs enseignements comme par exemple ce que signifie être en bonne santé. Pour les Français, en ces termes, ils évoquent d’abord spontanément le fait de ne pas être malade ou de ne pas avoir de maladie. Cet aspect en est même d’ailleurs la définition pure et simple pour près de la moitié de la population : en effet, 47% des Français estiment qu’une personne peut être considérée en bonne santé à partir du moment où elle n’est pas malade. Cependant, pour 52% d’entre eux, la bonne santé ne se résume pas à cela, et de nombreux autres aspects sont spontanément mentionnés, comme le bien-être, la forme physique, le fait de bien manger, de se sentir bien dans son corps, de faire du sport, etc. Pour la grande majorité des Français, au-delà du fait de ne pas être malade, il est primordial, pour considérer qu’on est en bonne santé, d’être bien dans sa tête (très important pour 68% d’entre eux), en pleine possession de ses capacités intellectuelles (69%) et physiques (62%) et de se sentir bien dans son corps (60%). Les bonnes relations aux autres (famille, proches, collègues) sont également prépondérantes pour 44% des interviewés. Pour être en bonne santé, la composante environnementale est également considérée comme très importante pour une majorité de Français. 70% d’entre eux – et jusqu’à 76% chez les plus jeunes – ont en effet le sentiment que l’environnement dans lequel ils évoluent (climat, qualité de l’air, qualité de l’eau, etc.) a un impact fort sur leur santé. Autre enseignement important, les Français considèrent qu’il y aurait aujourd’hui des disparités de prise en charge les concernant. Ainsi, les maladies chroniques (70%) et les soucis de santé qui ne sont pas liés au travail (64%) apparaissent comme des problèmes bien traités au niveau national. En revanche, à l’autre bout du spectre, d’autres sont majoritairement considérés comme mal pris en charge, tels que les problèmes psychologiques liés au travail de type stress, angoisse, burn out (69%), la dépendance (64%) et les problèmes de santé physique liés au travail (57%). La gestion de l’accès aux soins pour tous, de même que la question du traitement des addictions, divisent les Français, la moitié d’entre eux estimant que ces enjeux sont bien pris en charge, l’autre moitié que ce n’est pas le cas. Alors que les problèmes de santé liés au travail sont majoritairement vus comme mal traités en France, les Français estiment qu’ils sont particulièrement dans l’air du temps et qu’ils en entendent plus parler aujourd’hui qu’il y a 10 ans : c’est surtout le cas concernant les problèmes d’ordre psychologique (69%) mais aussi, de manière un peu moins prononcée, ceux d’ordre physique liés au travail (56%). Ils expriment également le sentiment que plusieurs sujets spécifiques au monde professionnel mériteraient davantage d’attention. Le bore out (ennui au travail), le burn out (épuisement professionnel), et les questions de pénibilité physique au travail, pour plus de 6 Français sur 10, sont ainsi vus comme insuffisamment pris en compte dans la société française. Quid des addictions ? Cette question, particulièrement émergente elle aussi selon les interviewés (58% ont le sentiment qu’on en entend plus parler qu’il y a 10 ans) représente également une source d’inquiétude. S’ils ont le sentiment que certaines d’entre elles, correspondant à des enjeux connus depuis longtemps, sont plutôt bien prises en charge, comme l’addiction au tabac (61%), à l’alcool (57%) ou aux drogues (53%), d’autres apparaissent comme bien plus en souffrance. En particulier, les Français estiment que les addictions liées aux nouvelles technologies numériques sont aujourd’hui encore mal accompagnées, qu’il s’agisse de l’addiction aux jeux vidéo (mal prise en charge pour 75% d’entre eux), aux réseaux sociaux (77%) ou au smartphone (78%). En fait une meilleure santé de demain passe par la prise en compte du numérique, considéré comme source potentielle d’addiction. Pour autant, les nouvelles technologies sont aussi perçues positivement par les Français dans le cadre d’une prise en charge médicale, notamment en ce qui concerne les maladies chroniques. Si leur traitement est plutôt perçu comme bien pris en charge aujourd’hui (70%), il pourrait être encore amélioré grâce à des outils de e-santé, utiles aux patients au quotidien. Les Français encouragent ainsi le développement de systèmes d’alerte numériques permettant aux malades de prévenir leurs proches en cas d’urgence (jugés utiles par 91% d’entre eux), le déploiement d’un dispositif de dossier médical centralisé (90%) et le recours à des objets connectés pour suivre sa santé et ses traitements au quotidien (78%). En fait, avoir recours à des solutions numériques n’est cependant pas considéré, à l’heure actuelle, comme la solution privilégiée en cas de difficulté d’accès à des soins. S’ils souffraient d’un problème de santé de gravité moyenne (de type angine, otite ou rhinopharyngite) mais n’avaient pas accès immédiatement à leur médecin traitant, les Français choisiraient ainsi en premier lieu de pratiquer l’automédication (44%) ou d’attendre le temps nécessaire pour consulter leur médecin (31%), bien avant de se tourner vers les prestations de soins à domicile (18%) et finalement vers la téléconsultation (16%). Quant à la question de la dépendance, une majorité de Français considère qu’on en parle de plus en plus depuis 10 ans (60%) et juge qu’elle est mal prise en charge aujourd’hui (64%). Elle est perçue sous l’angle d’une double priorité pour l’avenir : le développement des aides pour les personnes qui elles-mêmes s’occupent de personnes en situation de dépendance (37%), mais surtout, le développement de dispositifs permettant de maintenir le plus longtemps possible chez elles les personnes en perte d’autonomie (53%), que ce soit grâce à des aides à domicile, un accompagnement médical spécifique ou une adaptation de leur logement, autant de dimensions où le numérique pourrait jouer un rôle. Méthodologie   Enquête réalisée en ligne du 6 au 8 novembre 2018 sur un échantillon de 1 000 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).    

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