L’économie du smartphone ne connaît pas la crise. Quoique ! IDC lui promet un ralentissement, après des rythmes de croissance à faire pâlir plus d’une branche d’activité.

C’est un fait passé quasi-inaperçu en cette rentrée dominée par la sibylline crise chinoise, entre au moins deux tragi-comédies grecques : le ralentissement du développement du marché des smartphones, ces « toutous » des temps modernes qui ne nous quittent plus. Leurs fabricants auraient-ils commis l’erreur historique de les fabriquer en acier pour une durée de vie trop longue et, par là-même, ruineuse pour leur avenir financier ? Vous n’y êtes pas.

Selon IDC, est en cause l’arrivée à maturité du marché chinois, qui a longtemps constitué un levier d’embonpoint pour ce gâteau crémeux que se partagent principalement Samsung et Apple, sous le regard envieux de leurs insignifiants concurrents réduits à compter les points du pugilat qu’ils se livrent. Mais, ne nous y trompons pas, ils ont encore de la marge devant eux, les taux de croissance prévisionnels de ce marché dépassant les 40 %. En clair, nous continuerons à acheter des smartphones. Certains pour suivre la mode, d’autres pour en avoir au moins deux dans leur parc mobile, d’autres encore, victimes de la fièvre … acheteuse.

Quoi qu’il en soit, le ralentissement de la croissance sur ce segment du marché mobile devrait pousser les constructeurs à plus d’ingéniosité. En matière d’obsolescence programmée. Que croyez-vous ? Ont-ils la volonté et même les moyens de faire face à une chute des ventes d’un juteux commerce qui leur permet d’afficher des performances financières exceptionnelles ? Qu’ils nous permettent d’en douter.  Nous en douterons davantage puisque les ventes des tablettes accusent déjà des contre-performances inquiétantes depuis un moment, ce qui rime avec manque à gagner pour eux. Alors, mieux vaut travailler à la conception/fabrication de smartphones appelés à tomber très vite dans l’obsolescence.

Combien de … mois devrait durer un téléphone mobile, le temps d’une version, devons-nous reconnaître, désormais. Au prix que coûtent ces bijoux éphémères, bonjour le budget, par ces temps de crise. Celui-ci pourrait vite se corser si l’on tient compte de l’obsolescence programmée des montres connectées. Une nouvelle montre par an et voilà leurs constructeurs à l’heure de l’excellence en matière de valorisation boursière pendant que votre conseiller bancaire vous rappelle à l’ordre, sur votre nouveau Smartphone acquis à coûts de saignée de votre découvert. Car faut-il le rappeler, ces outils servent (malheureusement) encore à recevoir des appels.

Au-delà de ces remarques, l’enjeu de cette obsolescence programmée pour les entreprises est tout aussi crucial. Car très souvent, les applications développées pour les clients doivent s’y adapter en vue de leur proposer toujours une meilleure qualité de service (QoS).

Franchement, à l’arrivée, le ralentissement de la croissance du marché des smartphones n’est pas une bonne nouvelle. Un tel fait va provoquer un effet domino source de dépenses pour plus d’un acteur économique. Par ces temps de marasme économique, prôner la relance par la consommation des Smartphones n’est pas une bonne idée pour nous, même si elle l’est pour ces acteurs très sourcilleux quand il s’agit de dépenser un kopeck pour nos impôts.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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