L’UFC Que Choisir vient de réactualiser l’enquête menée en 2009 auprès des pharmacies visant à contrôler si les consommateurs bénéficient du meilleur rapport qualité-sécurité-prix. L’édition 2012 fait le même constat qu’en 2009 : des officines en manque de conseils et des prix sans transparence tant au niveau de leur affichage que de leurs coûts variant de 1 à 4.

UFC Que choisir a enquêté dans 648 pharmacies tant sur le conseil délivré par le professionnel que sur les niveaux de prix pratiqués. Pour mener son étude, l’association a utilisé des enquêteurs cherchant à s’auto-médicaliser pour un état grippal et réclamant deux médicaments : de l’aspirine UPSA vitamine C 330 mg et du Rhinureflex (ibuprophène).

Selon l’UFC Que Choisir, seules 52 % des pharmaciens visités par les enquêteurs ont signalé, au moment de leur demande, un risque d’interaction entre les deux médicaments et 10 % se sont rattrapés après avoir été questionnés sur la posologie. Le restant n’a « pas rempli son devoir de conseil, une défaillance déplo­rable pour des professionnels de santé », indique Daniel Bideau, administrateur de l’association. De plus, le Rhinureflex a fait l’objet d’une information auprès des professionnels de santé par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS). Cette information contient trois mises en garde : ne pas remettre ce médicament aux patients avec certains antécédents, respecter impérativement la posologie et la durée du traitement de cinq jours. 88 % des officines n’ont pas interrogé les enquêteurs sur leurs antécédents médicaux et 74 % n’ont pas fait part de la posologie.

Autre constat, la facturation de ces boîtes de médicaments qui peut afficher des prix différents avec des écarts variant de 1 à 4. L’UFC Que Choisir cite deux exemples extrêmes : 1,30 euro pour la boîte d’aspirine UPSA à Carcassonne, contre 4,95 euros à Orléans ou encore 1,95 euro au 36 rue des Martyrs, à Paris, contre 3,15 euros au 40 de la même rue. 90 % des officines visitées ne respectent pas leur obligation quant à la mention « le prix des médicaments non remboursables est libre », obligatoire depuis 2003. Il faut savoir qu’en France, l’automédication représente un tiers des dépenses de médicaments des consommations et 12 % de leurs frais de santé, soit 2,1 Mds d’euros.

L’UFC Que Choisir réclame une vraie concurrence et prône une distribution de l’automédication en grandes surfaces et parapharmacies, sous la surveillance impérative d’un pharmacien diplômé (économies pour le grand public estimées à 269 M d’euros par an et une perte représentant de 3,7 % à 5 % des marges des officines). L’association préconise également une interdiction de la publicité sur l’automédication, sauf dans les lieux de vente ; la présence d’un encadré sur les boîtes présentant les interactions et contre-indications.

La publication de ces résultats intervient dans un contexte particulier. En effet, l’Assurance maladie négocie actuellement avec les syndicats de pharmaciens en vue d’une évolution de leur rémunération (cf. CAPA Hebdo n° 12, du 21 mars 2012). Et cette dernière passerait, notamment, par le conseil délivré…

Florence Pedroni ©CAPA Conseil

Amae Martin
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