Une étude récente* avait révélé que cent millions de vies humaines et 3,2 % du PIB mondial seraient en jeu entre maintenant et 2030 si aucune action concrète n’était engagée rapidement pour empêcher le réchauffement climatique. Les activités des entreprises sont impactées doublement ; d’une part, elles sont elles-mêmes sources de pollution, et d’autre part, leur rentabilité en est affectée.

Selon le dernier rapport CDP, 81 % des entreprises qui ont accepté de répondre à l’enquête estiment qu’il existe bel et bien des « risques physiques » liés au changement climatique et 37 % reconnaissent qu’il s’agit « d’un danger réel et actuel ». Les résultats du rapport sont importants car ils donnent le pouls de l’évolution de l’implication des grandes entreprises dans ce domaine. En effet, le CDP évalue cinq cents entreprises cotées dans le monde à travers deux indices. Le Carbon Disclosure Leadership (CDLI) et le Carbon Performance Leadership (CPLI). Cette année, le constructeur automobile Allemand BMW figure en tête des deux indices. Ce sont également des groupes allemands qui forment le Top 3 des entreprises les plus « durables ». Danone, Saint-Gobain et L’Oréal sont les trois entreprises françaises responsables de l’édition 2012.

Les entreprises sont de plus en plus sensibilisées aux pertes financières que le réchauffement climatique peut engendrer : mieux informées, plus à l’écoute des études qui vont dans ce sens en période de crise, elles sont 78 % à avoir intégré le changement climatique dans leur stratégie, contre 68 % en 2011. Conséquence : les émissions rapportées par les 379 entreprises ayant participé à l’enquête ont baissé de 13,8 % entre 2009 et 2012.

Comme les autres années, les conclusions sont à relativiser. Le rapport ne prend pas en compte le poids des émissions directes : les instituts financiers sont donc bien notés comme AXA qui obtient un score de 74 % pour une moyenne de 50 dans le secteur de l’assurance. Or, comme le soulignent très fréquemment les associations de type Les Amis de la Terre, les financements des projets pollueurs sont assez peu pris en compte. D’autre part, seules 40 % des entreprises considérées ont attribué la baisse de leurs émissions de gaz à effet de serre à des efforts volontaires. Bien qu’avancée, la prise de conscience n’est pas tout à fait effective. D’où l’importance pour le CDP de valoriser les gains financiers connexes : « le panier d’actions des entreprises les plus transparentes sur leur bilan CO2 aurait rapporté le double des gains moyens des 500 plus grosses sociétés. ».

Yael Bouvier ©CAPA Conseil

*Rapport du DARA et du Climate Vulnerable Forum : « DARA Annual Report 2011 : Achievements & Future Perspectives »

Crédit : FreeDigitalPhotos.net

Amae Martin
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