L’Economie sociale et solidaire (ESS) dispose désormais d’un ministre délégué, rattaché à Bercy. Une innovation qui crédibilise ce secteur de l’économie lequel, pour beaucoup, ne doit pas être marginalisé par rapport à l’économie « traditionnelle ».

Le changement, c’est bien maintenant pour l’Economie sociale et solidaire. Le nouveau gouvernement formé par Jean-Marc Ayrault a mis en place un ministère délégué à l’Economie sociale et solidaire, rattaché au ministère de l’Economie. Benoît Hamon, qui était porte-parole du Parti socialiste depuis 2008, a ainsi été chargé de diriger cette section : il est le ministre délégué à l’ESS.

Les acteurs de l’ESS se félicitent que ce secteur ne soit plus considéré comme une économie de seconde zone. Interviewé par Les Echos, Jacques Dasnoy, délégué général des Mouvements des entrepreneurs sociaux (Mouves), a déclaré : « c’est un signal fort qui montre que nous ne sommes plus perçus comme une simple béquille sociale, mais comme de vrais créateurs de richesse et d’emplois ».

Dans une étude* réalisée par Philippe Frémeau, président de la Scop Alternatives Economiques, sur le sujet : « l’Economie sociale et solidaire regroupe des organisations qui se définissent soit par leur statut non lucratif et leur gestion démocratique, soit par leur objet social, qui revendique une utilité sociale spécifique. Elle s’inscrit dans une histoire ancienne qui associe à la fois des traditions coopératives, mutualistes et associatives, par lesquelles des communautés agissent pour trouver une solution à un problème auquel elles sont confrontées, et des initiatives qui s’inscrivent plutôt dans une dimension charitable, par lesquelles des individus ou groupes s’efforcent d’améliorer le sort d’autres personnes ».

Nouvelles perspectives

L’ESS représente 10 % de l’emploi salarié privé. Le gouvernement actuel tente, aujourd’hui, d’en faire un levier de croissance. Pour Emmaüs-France, ce secteur est d’autant plus important que la France, comme ces voisins européens, est en période de crise. Ce mouvement solidaire et laïc a créé, par exemple, 700 emplois et 300 places de compagnons entre 2010 et 2011. En 2000, Lionel Jospin avait déjà créé un secrétariat d’Etat à l’économie solidaire, mais celui-ci était rattaché au ministère de l’Emploi.

S’agissant des besoins des acteurs de l’ESS, certains attendent de ce nouveau ministère délégué le développement de contrats d’insertion, d’autres aimeraient l’ouverture de tous les dispositifs déjà accessibles aux entreprises innovantes dans les technologies aux entrepreneurs sociaux. Et sans grand étonnement, beaucoup appellent à la création de la Banque publique d’investissement dotée d’un fonds d’un milliard d’euros consacré aux entreprises sociales.

Margaux Duquesne ©CAPA Conseil.

*Etude réalisée par Philippe Frémeau, président de la Scop Alternatives Economiques, pour le compte de la Fondation Charles-Léopold Mayer et la Caisse des Dépôts et Consignations, intitulée « Quel potentiel de développement pour l’économie sociale et solidaire ? », publiée en janvier 2012.

Amae Martin
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