Emmanuel MayegaC’est selon. Les pessimistes vous le diront, le marché de l’assurance de masse est saturé ; de nouveaux entrants y interviennent, tirant vers le bas la qualité des produits, en santé et prévoyance comme en assurance dommage. Qu’en est-il des sceptiques ? Wait and See, comme nos amis d’outre-Manche. A propos de manche, sans effet aucun, les optimistes se lanceront, croyant pleinement aux vertus de la concurrence. Ont-ils tort ? Raison ?

Le marché rendra son verdict, le moment venu, comme juge de paix. De tarif, plutôt, vous diront les plus impulsifs. Pour eux, la qualité des garanties est forcément sacrifiée à l’autel de l’attrition. Si l’expérience leur rend parfois hommage, la conjoncture donne raison à ceux dont ils dénoncent un quelconque dumping.

Quoi qu’il en soit, la dure réalité est sur le terrain. Un terrain qui a accueilli coup sur coup deux prétendants de poids. La charge symbolique de l’un et de l’autre pèse sur les habitudes des consommateurs de … masse. Considérez La Banque Postale. Figure de proue de la gestion du Livret A, elle entend transformer sa force de frappe populaire dans le domaine de l’assurance vie. Pour bon nombre d’observateurs avertis, elle réussit plutôt dans cette stratégie de diversification. Remarquons toutefois qu’elle emprunte une partie de sa force à quelque partenaire de l’assurance, canal historique. Après le placement préféré des Français, le bancassureur s’attaque depuis l’an dernier à de nouvelles branches d’activité et plus particulièrement à l’Iard. Débuts tonitruants, si l’on en juge au nombre de contrats signés. Encourageant. Toutefois, tant il est facile de doubler ses ventes quand on démarre, tant il est difficile d’y arriver en vitesse de croisière. Sur ce marché de masse où arrivent encore de nouveaux outsiders, l’enjeu est, non pas de démarrer, mais de confirmer. Cristalliser sur ce terrain où la majeure partie de porteurs de risques déjà assis bénéficie d’une forte solvabilité gage de pérennité, impose doigté et patience. Des valeurs certes à la portée de tous, mais qu’il faut acquérir. L’inné semble exclu ici. La Banque Postale devra faire ses preuves dans le temps, ni davantage ni moins, notamment, en termes de gestion de sinistres. Il en va de même pour Tati Assurances, l’autre nouvel entrant de poids. Tout comme La Banque Postale, il bénéficie d’une période de grâce sur son champ d’intervention, l’assurance dommage, la santé et la prévoyance. Sur un marché qui, manifestement fait encore des émules, il sera jugé à l’aune de ses performances, tant techniques que commerciales. En attendant, son arrivée sonne comme un nouveau défi lancé aux anciens. Ces derniers ont certainement la… sagesse comme valeur différenciante. A tout le moins.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en Chef

Amae Martin
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