Selon une étude d’Allianz, les catastrophes naturelles font partie des trois plus grands risques craints par les entreprises, pour 2012.

Derrière les risques économiques (21 %) et les pertes d’exploitations (14 %), les catastrophes naturelles (9 %) font partie des hantises des responsables d’entreprises. Récemment, elles ont largement augmenté le nombre de sinistres : inondations, glissements de terrain, tempêtes de type ouragans ou tornades, séismes, tsunamis, éruptions volcaniques, canicules…

Pourtant, seulement 9 % des spécialistes interrogés par l’étude d’Allianz, pensent que ces évènements représentent la priorité absolue, et qu’il faut les surveiller à l’avenir. Un pourcentage plutôt faible aux vues des conséquences économiques de ces catastrophes dans divers domaine d’activités. Preuve en est : le coût moyen par décennie des sinistres assurés causés par des incidents météorologiques a été multiplié par huit depuis 1970, pour atteindre 40 Mds USD en 2010. En comparaison, entre 1970 et 1980, le coût s’était élevé à seulement 5 Mds. Les entreprises vont-elles essayer de se rendre moins vulnérables face à ces risques naturels ?

L’étude d’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), l’entité d’Allianz dédiée à l’assurance des entreprises industrielles et des spécialités, a été menée au niveau mondial. 150 spécialistes du risque (ingénieurs prévention, souscripteurs, responsables de comptes, indemnisateurs…) ont été interrogés, de Singapour à Sao Paulo, au cours du deuxième semestre de 2011. Il leur a été demandé de déterminer les trois plus grands risques, selon leur point de vue et celui de leurs clients. Des différences ont été observées selon les régions où ces Risk managers étaient basés. Notamment, ceux de la France et de l’Asie Pacifique ont placé les catastrophes naturelles en deuxième position, contrairement aux autres parties du monde, où ces menaces semblent moins importantes à leurs yeux.

Effet papillon

En 2011, de nombreuses demandes d’indemnisation ont été relevées en raison de carence de fournisseurs, suite à une catastrophe naturelle. Le fait qu’un fournisseur fasse défaut dans un pays peut avoir des répercussions directes sur un fabricant tiers à l’autre bout du monde… Si on ajoute à cela un contexte de crise économique durable, avec une inflation en hausse et une chute de la demande, des problèmes de rentabilité se font immédiatement ressentir. L’effet cumulatif et l’imbrication des risques n’est donc pas à négliger.

Un autre lien est souligné par l’étude d’Allianz : entre les risques posés par le changement climatique et la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, et le risque d’atteinte à la réputation des entreprises. En effet, dans de nombreux pays, le public attend des entreprises qu’elles agissent dans le respect de l’environnement. Les consommateurs peuvent, dans le cas contraire, sanctionner les compagnies en cessant d’acheter ce qu’elles produisent, ce qui aura pour conséquence une baisse des ventes. Parallèlement, encore, les changements climatiques peuvent avoir des répercutions directes sur la situation économique de l’entreprise : restriction d’eau, d’énergie, augmentation du prix des denrées alimentaires et des marchandises. Cette récession économique touchant également, directement les clients des sociétés.

L’étude de l’AGCS fait également état d’autres causes qui augmentent le risque de pertes potentielles dues aux catastrophes naturelles : l’urbanisation ou encore le développement des régions côtières et des plaines inondables. Les changements socio-économiques, l’évolution rapide des technologies et la mondialisation des chaînes logistiques sont autant d’éléments qui eux aussi, ont un rôle dans l’augmentation de ces menaces et par conséquent, sur l’activité des entreprises.

Margaux Duquesne ©CAPA Conseil

Amae Martin
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