Nous assistons aujourd’hui à l’une des principales révolutions du marketing digital, liée à l’émergence de la recherche vocale et l’intelligence artificielle (IA). Elle concerne la façon dont les consommateurs recherchent des informations en ligne.

Le développement des appareils mobiles avait déjà déclenché l’explosion de nouveaux usages et en particulier la capacité à chercher, étudier, comparer et finalement acheter directement à partir de son smartphone. Les effets de ce changement se sont fait ressentir dans la quasi-totalité des entreprises, la nécessité d’opérer dans un environnement mobile s’imposant rapidement comme une question de survie pour elles.

Pourtant, aussi déterminant qu’ait été ce tournant dans l’histoire, il fait pâle figure au regard du nouveau changement que nous voyons s’amorcer avec la voix. Il est bien plus facile et rapide de parler directement à un appareil que de taper sur un clavier. Il y a déjà plusieurs années, les principaux acteurs du secteur des nouvelles technologies ont anticipé cette tendance et ont rapidement placé leurs pions sur le marché très prometteur de la commande vocale. Google, Microsoft, Amazon et Apple ont ainsi tous lancé leurs assistants vocaux.

En quelques années à peine, leur utilité, leur précision et leur portée n’ont cessé de progresser, en offrant à chaque entreprise de nouveaux moyens d’interagir avec les consommateurs. Lors des dernières fêtes de fin d’année, Google Home s’est hissé en tête des meilleures ventes. L’essor de la voix aura tout autant d’impact sur la façon dont les entreprises contactent leurs clients que l’arrivée du mobile en son temps.

eMarketer a récemment publié quelques statistiques révélatrices de la progression des interactions vocales. La conclusion est que les assistants vocaux sont en train de prendre le pas sur tous les autres médias.

Tandis que le graphique se focalise sur les enceintes à commande vocale, le vrai potentiel immédiat se trouve dans les assistants vocaux intégrés à nos smartphones. Nous sommes de plus en plus nombreux à nous en servir régulièrement pour des tâches simples. De nouveaux points de contact vocaux commencent à émerger, comme la voiture connectée.

La plupart des nouveaux modèles intègrent Apple Carplay ou Android Auto. Ces plate-formes permettent aux consommateurs de reproduire l’écran de leur mobile sur le tableau de bord du véhicule, faisant ainsi de ce dernier un équipement connecté. Cela va toutefois encore plus loin. Désormais, nous voyons des voitures qui embarquent Google Assistant et Amazon Alexa. Il sera donc bientôt possible d’acheter un nouveau modèle qui intégrera Alexa et permettra de lui parler en roulant et d’accéder aux mêmes fonctionnalités et services disponibles que dans notre salon. Inutile de se pencher sur une boule de cristal pour y voir d’importantes opportunités publicitaires ou encore des sources potentielles de revenus directs via des abonnements lorsque les fabricants de ces assistants décideront de les monétiser auprès des consommateurs.

Mais ce n’est pas tout. Une fois que la majorité des consommateurs aura adopté les assistants vocaux, l’étape suivante sera la création d’agents digitaux. À la différence d’un assistant qui obéit aux instructions, un agent aura la capacité d’agir à la place du consommateur. Un agent sera en mesure de réserver un voyage à l’aide de votre carte de crédit ou encore de filtrer toutes sortes d’informations pour vous. Google Duplex est le premier exemple de ce type de nouveaux services.

Or rien de tout cela ne sera possible sans les données. Des données claires, exactes, factuelles et organisées. Des données publiques structurées concernant une entreprise seront indispensables à tous ces systèmes intelligents et demeureront un facteur essentiel à mesure que l’avènement et l’adoption de nouvelles technologies nous rapprocheront des agents digitaux.

Leur gestion est désignée sous le nom de Digital Knowledge Management (DKM) et doit constituer une priorité pour les entreprises. Des données de qualité et homogènes dans le temps assurent un degré de confiance de la part des systèmes qui vont les utiliser. Par rebond, elles améliorent la confiance des clients dans la marque et ses produits et services.

Que ce soit en matière d’assistants vocaux, de voix ou de DKM, il y a beaucoup à apprendre et à préparer. Il est important que chaque entreprise maîtrise ces domaines, car chacun est intimement lié aux usages des consommateurs d’aujourd’hui. Ceux-ci font de plus en plus appel aux assistants vocaux, lesquels ont besoin de données précises pour répondre à leurs questions. Un nombre croissant d’utilisateurs font de la voix leur interface privilégiée, ce qui amène d’autres changements sur la scène du marketing digital et véhicule une nouvelle approche du concept de rang.

Les entreprises qui réussiront demain seront celles qui travaillent dès aujourd’hui sur leur Digital Knowledge Management.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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