Emmanuel MayegaLa question se pose. Y compris dans l’assurance. L’égalité entre l’homme et la femme fait l’objet de débats dans la profession. Tant mieux. De ces échanges sortiront certainement des changements de comportements progressistes. En tous les cas, la dynamique semble amorcée.

Par définition plus nombreuses dans les classes socioprofessionnelles de base, nos chères consœurs et collaboratrices voient leur présence se réduire comme une peau de chagrin quand il s’agit de leur place dans l’encadrement. Les comités de direction restent essentiellement masculins. Virils, même, dans certains groupes où le machisme le dispute à la parité. Et rime avec égoïsme. Les quelques rares femmes, deux sur huit en moyenne, qui réussissent à arracher leur ticket à coups de savoir-faire et d’acharnement laborieux, doivent s’aligner sur les us et coutumes des hommes : réunions stratégiques en fin de journée quand ce n’est pas très tôt le matin ; comité directeur le mercredi avec obligation de présence physique quand bien même les moyens technologiques autorisent des conférences distantes. Mesdames, vous voulez être des collaborateurs comme des autres, des dirigeants comme des autres, brefs des hommes comme des autres, merci d’assumer jusqu’au bout. Et tant pis si vous criez au machisme. Quand on sait que la différence de salaire entre les deux sexes est toujours, ou presque, en faveur de ces messieurs, à compétences égales, l’on peut se demander à quoi servent les différents labels « Egalitée » signés ici et là. Pour rappel, le premier a été paraphé fin 2004 par les pouvoirs publics.

Certes, ce triste état des lieux n’est pas généralisable dans l’assurance où quelque acteur montre le bon exemple. Suivez mon regard ! Toutefois, disons-le, on est loin de la situation idéale que d’ailleurs ne souhaitent pas forcément ces dames. Elles veulent tout juste être considérées pour ce qu’elles sont : des salariées avec leurs forces et leurs faiblesses ; des collaboratrices participant à la bonne marche de l’entreprise. Avec leur regard singulier, leur sensibilité, leur féminité. Et leur part de masculinité.

La journée de la Femme va se terminer sur un constat sibyllin : l’égalité entre Homme et Femme est en marche mais pas suffisamment pour que l’Homme prenne un congé paternité pour garder le nouveau-né du couple ou pour s’occuper du petit dernier le mercredi à la place de la Mater membre du Codir. On se calme ! Je le sais, certains le font déjà. Combien sont-ils ? En tous cas, moins nombreux que les messages et milliards dépensés pour cette noble cause qu’est l’égalité entre les sexes. Dans ces conditions, vous accepterez que ce n’est pas gagné. Pessimiste ? Réaliste.

Du reste, tant que le sexe dit faible continuera de marcher sur les traces de l’homme, il aura du mal à le rattraper. Sauf à changer de grille d’analyse. Difficile dans ce cas de penser que la Femme est un salarié comme une autre ?

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

*cf. Observatoire Conso CAPA Conseil : Les femmes et les assureurs : le rendez-vous manqué ? – Décembre 2011

Amae Martin
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