Le patron de la Caisse Régionale du Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne a publié ce week-end une tribune dans laquelle il exorte les banques et leurs dirigeants à prendre la mesure de la nécessaire transformation digitale du secteur. Morceaux choisis.

Pour introduire sa prise de position, Jean Philippe évoque les multiples analyses qui sont faites du secteur financier selon lesquelles les métiers de la banque sont assaillis de nouveaux entrants et qui promettent la fin des banques.

“A cause des géants du web, Apple, Google, d’autres qui arrivent, qui devraient s’emparer des paiements. A cause de l’armée des « crowdlenders » qui devraient se saisir de l’épargne et du crédit.”

Il juge crédible l’hypothèse d’une disparition progressive de la banque de détail là où ses confrères n’y croient pas vraiment à en juger par leur manque de promptitude à agir pour inverser la tendance.

“Dans le fond, ils savent bien que quelque chose de puissant est en train de secouer notre profession. Mais d’évidence, ils préfèrent ne pas y croire. Parce que s’ils y croyaient vraiment, ils se dépêcheraient d’agir, de changer, de prendre position, de s’insérer dans ce nouveau paysage, d’y prendre leur place.”

Ne pas devenir “illettrée du web”

Sans préjuger de l’avenir des services financiers, il indique être persuadé que les acteurs de demain seront nécessairement au fait des usages du digital. Ce sont ceux qui sauront les comprendre et mettre en pratique. Or, il regrette, le manque d’intérêt des dirigeants bancaires pour le sujet et, pour la grande majorité, leur absence des réseaux sociaux. Deux points qui, selon lui, n’encouragent pas les établissements à réaliser une véritable mue digitale.

“Ils rangent ça dans l’armoire dite « innovation », ce qui signifie « secondaire, pour les loisirs ». Or, quand les dirigeants ne pratiquent pas, les équipes ne pratiquent pas, et l’entreprise devient illettrée du web, inculte du numérique.”

Plus qu’une posture, un devoir

Selon le dirigeant coopératiste, prendre conscience de l’impact du digital sur les métiers de la banque est un devoir tant les enjeux en termes d’emploi sont importants.

“Comment expliquerons-nous demain que les 371.000 salariés que comptent les banques en France ont été incapables de résister à l’offensive de start-ups fortes de 8 ou 12 personnes ou à celle de sociétés du net qui ne connaissaient rien du métier ?”

Cette prise de position, inédite de la part d’un banquier “traditionnel”, sonne malheureusement assez juste. A notre époque où l’innovation et le “tout digital” sont utilisés comme des arguments de vente, la présence des dirigeants bancaires sur les réseaux sociaux est pour le moins anecdotique. Faut-il y voir le signe d’un incompréhension du numérique ? Une forme de dédain ?

De leur côté, les assureurs font mieux… sans doute parce qu’ils ont perçu plus tôt le risque de désintermédiation induit par le numérique, lorsque les premiers comparateurs en ligne sont arrivés…

>> Cliquez ici pour lire la tribune dans son intégralité sur le blog de Jean Philippe.

Amae Martin
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