Nous y sommes presque : l’Apple Watch, dont on nous dit depuis son annonce en septembre dernier qu’elle va révolutionner notre quotidien, va débarquer sur les poignets de millions d’utilisateurs. C’est l’occasion idéale de faire le point sur ce produit tant attendu (au tournant ?).
Dire de l’Apple Watch qu’elle est une montre connectée est une vision un peu réductrice. En effet, le nouveau produit de la firme de Cupertino est censé faire bien plus que donner l’heure. C’est en réalité le premier produit mettant en oeuvre les préceptes du “wearable computing” – cette informatique à porter sur soi – qui suscite un tel engouement. Il s’agit également du premier nouveau produit de l’ère “post-Steve Jobs”
De nouvelles façons d’interagir avec son iPhone
L’Apple Watch n’est pas un appareil autonome comme peuvent l’être les montres connectées des concurrents. Il s’agit avant tout d’une interface déportée sensée rendre son proteur plus proche de l’information fournie par son iPhone et d’accéder plus rapidement à certaines des ces fonctionnalités.
La couronne digitale
Or, même si la montre embarque une interface tactile, on ne peut pas imaginer interagir de la même façon avec un écran de 1,5 pouce qu’avec celui d’un smartphone. Apple a donc du mettre au point de nouvelles interfaces :
- La couronne digitale (que les profanes appelleront la molette) permet, en la faisant tourner, de faire défiler ce qui apparaît à l’écran. On peut également la presser pour sélectionner une option ;
- Un écran sensible au niveau de pressions (“force touch“) qui donnera la capacité à la montre de distinguer les tapotements de contacts plus appuyés ;
- Le taptic-engine qui est en réalité une vibreur évolué permettant de notifier le porteur de la montre de façon plus discrète en modulant notamment l’intensité de la vibration ;
- L’assistant vocal Siri est également intégré et réagira lorsque l’utilisateur prononcera “Dis Siri”
- Le contrôle sans contact, qui gèrera l’allumage ou la mise en veille de l’écran lorsqu’on tourne le poignet pour regarder la montre. On notera également que cette fonctionnalité permettra de distinguer les coups d’oeil rapides des observations prolongées. Ainsi, l’utilisateur qui fixera une notification sur son écran visuelisera directement le détail de celle-ci, sans avoir à presser le moindre bouton.
Les fonctionnalités
On a tendance à l’oublier, mais l’Apple Watch donne l’heure. Plusieurs cadrans peuvent être sélectionnés et personnalisés en fonction de goûts de l’utilisateur qui pourra en changer la couleur ou intégrer des “complications” (météo, prochain rendez-vous, …). Des applications de chronomètre, minuterie, alarme, etc. sont également embarquées.
La montre étant en contact continu avec l’iPhone via une liaison Bluetooth Low Energy, elle propose de contrôler la majeure partie des fonctionnalités de base de l’iPhone : passer / accepter un appel, lire un SMS, lire un email, consulter son agenda, piloter la lecture de musique, déclencher l’appareil photo à distance, consulter la météo, un cours de bourse ou son album photo, …
L’Apple Watch est également un traqueur d’activité physique doté de capteurs évolués : cardiofréquencemètre, accéléromètre et GPS. A l’aide des données collectées, elle informera son utilisateur sur son niveau d’activité et lui proposera des indicateurs lors de ses phases d’entrainement.
S’il ne s’agit pas d’une nouveauté, la fonctionnalité Passbook qui peine à trouver son public sur iPhone devrait trouver toute son utilité au sein de la smartwatch. En effet, celle-ci permettra d’utiliser Apple Pay, rendant ainsi le processus de paiement sans contact – apparemment très apprécié outre Altlantique – encore plus fluide. Notons cependant, qu’à date, Apple Pay n’est pas disponible en dehors des Etats-Unis.
Au même titre que les terminaux iOS, les développeurs peuvent proposer leurs propres applications pour l’Apple Watch. Cependant, la logique est sensiblement différente du fait que la montre est à considérer comme une extension de l’iPhone. Ce sont donc les applications iPhone qui doivent être mises à jour pour intégrer une interface dédiée à l’Apple Watch.
Un objet très personnel, donc très personnalisable
L’Apple Watch sera disponible en 3 finitions, correspondant à 3 niveaux de gamme bien distincts : Apple Watch Sport, Apple Watch et Apple Watch Edition. Chacune de ces finitions est disponible en 2 tailles : un boîtier de 38mm ou de 42mm.
2 tailles : 38mm et 42mm
La version “Sport” est celle que l’on peut qualifier d’entrée de gamme. Elle se distingue par l’utilisation de verre renforcé – au lieu du saphir de synthèse des 2 autres déclinaisons – et un boitier en aluminium, lui même, disponible en 2 couleurs : gris argent et gris sidéral. Son tarif est de 399 € pour la version 38mm et 449 € pour la version 42mm.
L’Apple Watch (tout court) s’adresse à un public un peu plus aisé avec un tarif compris entre 649 € et 1 .249 €. Il se différencie des 2 autres modèles par son boitier en acier inoxydable, également disponible en coloris argent et noir.
Enfin, l’Apple Watch Edition, que Monsieur Tout-le-monde ne portera assurément pas au poignet propose des finitions en or jaune et rose pour un tarif allant de 11.000 à 18.000 € (vous avez bien lu).
Enfin, s’agissant d’un objet personnel et par là-même d’un objet de mode, Apple a joué la carte de la personnalisation en proposant 13 bracelets aux coloris et niveaux finitions différents. Elle réalise un véritable tour de force, car elle propose ainsi 156 déclinaisons différentes de son produit et répond au besoin impérieux, pour qui y accorde de l’importance, de ne pas porter la même montre que son voisin.
Des habitudes de distribution bousculées
Stand Apple Watch aux Galleries Layette
Le fait qu’elle sorte le 24 avril ne signifie pas que l’Apple Watch sera disponible pour le commun des mortels. En effet, seuls les clients aventureux qui auront fait chauffer leur carte bancaire le jour de l’ouverture des précommandes (le 10 avril) auront la possibilité de disposer de leur nouveau jouet le jour J.
Par ailleurs, même si Apple va continuer d’utiliser ses canaux classiques pour la distribution de l’Apple Watch, elle a aussi pris le pari de s’associer à des enseignes prestigieuses du monde du luxe. A Paris, la montre sera également distribuée aux Galleries Lafayette et au très select magasin Colette de la rue du Faubourg Saint Honoré.
Un produit qui ne laisse pas indifférent
Manifestement, l’opinion publique est mitigée sur ce nouveau produit, tant elle ne semble pas répondre à un besoin clairement exprimé par tout un chacun. D’ailleurs, il faut reconnaître que les tentatives de Google (avec Android Wear), pour couper l’herbe sous le pied d’Apple n’ont pas été des plus concluantes.
Du côté des rares média américains qui ont eu l’occasion de tester le produit, les avis sont assez uniformes. Si la finition du produit est saluée et que le produit est qualifié de plus belle montre connectée du marché, plusieurs faiblesses sont mises en avant. Notamment, on reproche à l’Apple Watch, son autonomie inférieure à 24 heures et des problèmes de performances lors de l’utilisation des applications. Le prix est également décrié, mais Cupertino est coutumier du fait.
Cependant, force est de constater que ce nouveau segment de produit fait couler beaucoup d’encre. Même l’assurance et la banque s’y intéressent, c’est dire !
Pour Apple, la pari est risqué, car elle s’éloigne de sa zone de confort en proposant à ses clients d’adopter une façon tout à fait inédite d’interagir avec la technologie. On n’a pas vu de produit aussi attendu depuis la sortie de l’iPhone en 2007, époque à laquelle la plupart d’entre nous se demandait bien ce qu’il pourrait avoir à faire d’un téléphone qui lui permettrait de regarder des vidéos sur YouTube…
