Le premier volet de l’étude de ce groupe bancaire sur le thème « l’avenir des retraites, une nouvelle réalité » a été dévoilée. L’objectif de cette enquête est de cerner les répercussions de l’allongement de l’espérance de vie sur le comportement des individus vis-à-vis de la retraite et la manière dont ils l’abordent. Cette restitution, huitième du genre, est le fruit d’entretiens réalisés auprès de 15 000 consommateurs dans des pays émergents et matures (France, Royaume-Uni, Allemagne, Etats-Unis, Brésil, Egypte, Inde, etc.). Au total, quinze Etats ont été impliqués à cette étude qui met en évidence une batterie de décalages entre les attentes des consommateurs et les réalités.

L’enquête a pris pour angle le décalage entre la crainte exprimée par les individus vis-à-vis de difficultés financières futures, et leurs démarches pour y faire face en termes de comportements d’épargne. Premier constat : les Français ont conscience que leur espérance de vie excédera largement celle de leur épargne car en moyenne, il leur restera dix ans à vivre sans épargne. Plus précisément, un consommateur français sur deux considère encore que l’Etat sera sa principale source de revenus à la retraite. C’est deux fois davantage qu’en 2011. « C’est l’indice de confiance le plus élevé dans le monde. Surprenant quand on sait que les Pouvoirs publics, en France comme ailleurs, ont de moins en moins les moyens de financer les retraites », observe Jean-Pierre Wiedmer, président de HSBC Assurances. En 2011, ils étaient 22 % à s’en remettre à l’état ; un an après, ils étaient 44 %. Comment expliquer le passage d’un sentiment de pessimisme fort prononcé à davantage d’optimisme ? Dans le premier cas, les Français étaient encore sous le choc de la réforme Fillon ; dans le second, l’effet rassurant des présidentielles et les promesses des candidats ont dû certainement jouer à plein régime », analyse Serge Guérin, sociologue. A contrario, aux Etats-Unis, les consommateurs étaient 26 % à faire confiance à l’Etat en 2011 et seulement 16 % l’an dernier.

Quid des efforts des Français en termes d’épargner retraite ? Ils sont également en décalage avec leurs aspirations. En effet, plus d’un Français sur trois n’épargne pas du tout pour sa retraite ; quand il le fait, il s’y engage plus tardivement (30 ans) que ses alter ego des autres pays (26 ans dans le reste du monde).  En moyenne, il aspire à des revenus nettement supérieurs (26 000 €) aux revenus médians actuels des retraités en France. En fait, les Français privilégient des objectifs à court terme car ils sont d’un naturel pessimistes et préfèrent s’armer contre le court-terme, même s’ils sont conscients de la nécessité de se préparer à la retraite.

D’autres paradoxes ont été relevés par cette enquête de HSBC. Ainsi, le consommateur français, qui a conscience que son espérance de vie dépasse de loin celle de son épargne retraite, ne fait rien pour se préparer efficacement à cette échéance. Pire, il préfère épargner pour des vacances (un sur deux) plutôt que pour sa retraite, s’il devait, pendant un an, n’épargner que dans un seul de ces objectifs. En fait, il a un faible niveau d’épargne moyen qui s’établit à 86 euros contre 214 euros dans le reste du monde.

Emmanuel Mayega
Photo: FreeDigitalPhoto.net  

Amae Martin
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