Le nouveau directeur général de la mutuelle vient de dévoiler son premier plan stratégique sur trois ans. Outre un doublement du résultat net et la recherche d’une plus grande efficacité opérationnelle, le développement de partenariats stratégiques constitue également l’une des priorités du plan.

Dans un marché marqué par un contexte hautement concurrentiel et morose, la Macif aborde les trois prochaines années avec des ambitions plutôt mesurées. Son objectif est de dégager en 2015 « un résultat net de l’ordre de 130 M d’euros, en dehors de tout élément exceptionnel, contre 50 à 60 M d’euros pour le moment », a déclaré son directeur général, Jean-Marc Raby, lors de la présentation du nouveau plan stratégique triennal. Cet objectif est, cependant, bien en-deçà des 212,8 M d’euros dégagés en 2010. La mutuelle vise également, à l’horizon 2015, un ratio de solvabilité de 150 % des fonds propres « durs », contre 130 % actuellement.

Pour y parvenir, la Macif entend faire actionner plusieurs leviers. Elle souhaite, d’abord, augmenter le taux d’équipement de ses sociétaires. Aujourd’hui, ces derniers détiennent en moyenne 2,7 produits, et l’objectif est de passer, d’ici à 2015, à 3 ou 4 produits par sociétaire. Jean-Marc Raby reconnaît que le marché est « saturé » et offre peu de marges dans le cœur de métier de la mutuelle (automobile/habitation). C’est donc sur le marché des assurances de personnes que la Macif compte se développer et dont elle espère tirer entre 40 % et 50 % de son chiffre d’affaires. L’objectif paraît d’autant plus atteignable que 15 % seulement de ses sociétaires ont un contrat d’assurance vie et 8 % un contrat santé. Sur ce dernier segment, l’assureur vise un taux d’équipement d’au moins 12 %. A l’horizon 2015, l’assureur table sur une croissance de 60 % des revenus en santé/prévoyance.

Au total, la Macif vise un chiffre d’affaires de 7 Mds d’euros en 2015, contre 5,6 Mds d’euros en 2011, soit une hausse globale de 25 % sur trois ans. Ceci n’est, cependant, possible qu’à condition que « le modèle de l’assurance vie ne soit pas bousculé », tempère le directeur général.

La mutuelle compte, par ailleurs, accroître son efficacité opérationnelle, avec l’objectif de ramener son ratio combiné à 100 % au plus, contre 103 % actuellement. Cette amélioration passe notamment par une maîtrise accrue du ratio de frais généraux, qui s’élève aujourd’hui à 27 %. L’objectif est de faire en sorte que « ces frais généraux augmentent moins vite que le chiffre d’affaires ». La recherche de l’efficacité opérationnelle passe également par un redéploiement des effectifs vers le commercial. « Nous devons avoir davantage de salariés au contact des clients », souligne Jean-Marc Raby. Certes, il n’est pas question de toucher au modèle social de la mutuelle, néanmoins, celui-ci doit « rester compatible avec le modèle économique », ajoute-t-il.

Les partenariats stratégiques constituent aussi une priorité d’autant plus importante « qu’il est difficile de faire seul ; et nécessaire d’acquérir une taille critique ». La mutuelle souhaite donc développer ceux déjà noués avec la Sgam Sferen, BPCE Assurances (dont la Macif est actionnaire) et AG2R La Mondiale en santé/prévoyance collectives. Interrogé sur la perspective d’en créer d’autres, Jean-Marc Raby répond « qu’il ne faut jamais fermer la porte, mais, avec trois alliances de cette importance, nous avons les principaux fers au feu ».

Mohamed Fadili ©CAPA Conseil

Crédit : Mourad Chefaï

Amae Martin
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