Dans un communiqué du 11 mars, l’intersyndicale BPCE invite les collaborateurs de l’ensemble des entreprises du groupe à faire grève la journée du 24 mars 2015. Les conditions de travail et la politique salariale seraient à l’origine de cette mobilisation.

La situation est suffisamment inédite pour être soulignée. Pour la première fois depuis la création du groupe en 2009,  les syndicats de BPCE (CFDT, CFTC, CGT, FO, CFE-GGC/SNB, SUD et UNSA) ont appelé d’une seule voix les salariés du groupe à cesser leur activité le mardi 24 mars.

Une dégradation des conditions de travail

La première revendication à l’origine de ce mouvement porte sur les conditions de travail des collaborateurs jugées dégradées par l’ensemble des syndicats. Ils invoquent une mise sous pression des salariés due à une diminution des effectifs, des objectifs inatteignables ainsi que l’instabilité de l’organisation.

Pour appuyer son argumentation, l’intersyndicale fait état dans son communiqué de “rapports de médecins du travail, d’expertises réalisées par des cabinets indépendants, de la multiplication des interventions du CHSCT” qui n’auraient donné lieu à aucune réaction de la part des dirigeants du groupe et de ses filiales.

Des désaccords sur la politique de rémunération

D’autre part, l’intersyndicale pointe du doigt la politique salariale du groupe. Alors que les résultats ce dernier lui permettent d’afficher une très bonne santé financière, les syndicats dénoncent une politique de rémunération  qu’ils jugent “injuste et inéquitable” et qui “ne donne lieu à aucune avancée en matière de rémunération”.

François Pérol en ligne de mire ?

Au delà des revendications, le communiqué s’attaque directement à François Pérol en citant le montant de sa part variable pour l’année 2015 ainsi qu’une rédaction de sa part vis-à-vis de l’action des syndicats du groupe.

Or, sa légitimité à la présidence de BPCE est actuellement remise en cause. L’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée en charge de l’économie a été renvoyé en correctionnelle le 5 février dernier pour prise illégale d’intérêts. Le pôle financier de Paris lui reproche d’avoir pris la présidence du groupe alors qu’il aurait pu influencer sa création du fait ses fonctions de haut fonctionnaire. L’audience aura lieu au mois de juin.

D’après le journal les Echos, l’annonce de ce renvoi en correctionnelle susciterait le débat au sein même des instances de gouvernance de BPCE. Un dirigeant régional pronostiquerait même “secousses à l’occasion du renouvellement du conseil de surveillance de BPCE, en mai prochain”.

Les syndicats souhaitent-ils faire pencher la balance ? La question mérite d’être posée.

> Lire le communiqué de l’intersyndicale BPCE (blog CFTC – BPCE SA)

Amae Martin
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