Comment les petites et moyennes entreprises résistent-elles au choc ? Generali et le groupe Afnor ont demandé au CSA d’enquêter.

« Les PME sont-elles bien armées pour résister aux chocs ? » Tel est le thème de cette étude qui visait à comprendre la perception, la réalité des risques et la capacité d’adaptation des PME, une des cibles stratégiques de Generali.  Les résultats de cette enquête, première du genre conduite auprès de 300 managers de PME tous secteurs confondus, ont été présentés par l’assureur.

La moitié du panel a connu des difficultés par le passé et un tiers parmi ces acteurs a vu son entreprise mise en péril. Plus généralement, 64 % des PME ont mis en place des mesures mais sont cependant confrontées à des difficultés. Ainsi, 32 % d’entre elles ont vécu dans le passé des crises qui les ont poussées à mettre en place des mesures d’anticipation et de vigilance leur permettant de faire redémarrer leur activité. Ces PME restent ensuite prudentes quant à la gestion de leurs risques. Les 32 % restantes, en difficultés manifestes, ne sont pas totalement conscientes de la menace que peuvent représenter certains risques pour leur activité. Pour cette raison, elles mettent en place des mesures d’anticipation et de vigilance ; celles-ci  ne constituent pas les bonnes réponses à leurs faiblesses et ne leur assurent pas une très bonne maîtrise des risques.

Par ailleurs, 23 % des PME ont mis en place de manière anticipée, des mesures contre les risques et n’ont pas connu de défaillance. Ces entreprises ont su prévenir les difficultés en mettant en place des mesures d’anticipation et de vigilance à tous les niveaux. 13 % n’ont pas pris de mesures contre les risques, notamment des PME moins expérimentées, plus concentrées sur leur activité et peu conscientes des difficultés pouvant les menacer. Selon cette étude, « elles ont tendance à gérer les difficultés quand elles se présentent, et souffrent donc d’une baisse d’activité. »

L’enquête s’est également appesantie sur les principales causes de défaillances perçues par les dirigeants d’entreprise : elles sont liées à 66 % à des causes opérationnelles, à 63 % au contexte économique, et à 59 % à des raisons financières. Globalement, les causes de difficultés perçues par les dirigeants d’entreprises sont en ligne avec ce qu’ils vivent. Celles liées aux ressources humaines et à l’organisation sont, toutefois, sous-estimées (50 % des dirigeants d’entreprises les perçoivent, 60 % les ont vécues) tandis que les causes opérationnelles sont surestimées. Pour cette enquête, « les PME ont compris que, face au risque, des mesures de vigilance étaient nécessaires. Elles concernent l’organisation et la politique de ressources humaines (77 %), la stratégie (72 %), la communication (55 %) et l’opérationnel (54 %). Pour 15 % des dirigeants, la mise en place de telles mesures n’est pas une priorité.

Sur le terrain, les entreprises ayant pris des mesures se sont concentrées à 87 % sur la polyvalence des compétences de leurs salariés, la mise en place d’une politique de santé et sécurité au travail (80 %), le développement d’une culture et d’une identité d’entreprise (78 %) et d’une orientation client (76 %). Un constat : « les mesures relatives aux ressources humaines sont les plus appliquées par les entreprises probablement du fait du bon sens ou d’obligations légales.

Comment les PME font-elles face aux difficultés ? Leurs dirigeants se tournent prioritairement vers leur expert-comptable ou leur centre de gestion agréé (privilégiés à 78 %), les organismes de formation (55 %), les sociétés de conseils (49 %). Les banquiers, les assureurs et les organismes de certification arrivent derrière (respectivement (47 %, 43 % et 37 %).

Pour mieux résister face aux chocs, les PME considèrent la formation des collaborateurs comme le premier levier pour les aider à se prémunir contre les risques (citée par 88 % des dirigeants d’entreprise). Suivent la mise en place d’une culture de sécurité (79 %) et de méthodes et outils permettant d’analyser la vulnérabilité de l’entreprise (76 %). L’évolution des systèmes de management et la souscription d’un plan d’assurance sont citées par 50 % et 46 % des dirigeants d’entreprise. En général, ces derniers sont conscients des risques qui pèsent sur leur activité. Pour la plupart, ils ont déjà fait face à des difficultés dans le passé.

Grosso modo, les PME gèrent leurs risques de manière instinctive : la plupart des dirigeants d’entreprises ont mis en place des mesures d’anticipation et de vigilance mais leur stratégie est fondée avant tout sur l’expérience du dirigeant. A l’arrivée, il est nécessaire de distinguer les entreprises robustes et projetées vers l’avenir (23 %) ayant une véritable stratégie de préservation de l’entreprise mais sans identification préalable des risques ; des entreprises expérimentées en matière de risques et en croissance (32 %), qui ont une stratégie méthodique de court et long terme, déduites d’une identification préalable des risques. A ces catégories il faut ajouter une autre, celle des entreprises fragilisées (32 %), qui ont une stratégie de réaction à court terme, lorsque les difficultés surviennent.

Méthodologie. Cette première enquête a été conduite à la demande de Generali et du Groupe Afnor, par  CSA. Elle a été réalisée par téléphone auprès de 300 dirigeants de PME, tous secteurs d’activité confondus, de 20 à 249 salariés, dont le CA est inférieur à 50 millions d’euros, représentant un échantillon significatif du tissu économique français. Cette étude quantitative, réalisée entre janvier et février 2015, a été complétée d’une série d’entretiens en face à face.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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