Comment relever un tel défi ? Les porteurs de risques du Vieux continent doivent prendre exemple sur les protagonistes que sont Allianz, AXA et BNP Paribas Cardif. Ces derniers ont la particularité d’avoir tissé des partenariats avec des laboratoires et des incubateurs numériques pour réussir à personnaliser leurs services, être présents sur les réseaux sociaux et améliorer leurs outils en ligne.
Selon l’analyste Forrester Oliwia Berdak, « en 2015, le fossé entre les assureurs innovants impliqués dans le digital et les autres se creuse. Les technologies digitales peuvent aider les assureurs en particulier à construire des passerelles plus solides avec le mode de vie de leurs clients, répondre aux problèmes de faible engagement du consommateur et parer la croissante indifférenciation des produits. »
Forrester identifie également une batterie de facteurs qui façonnent le programme des équipes « e-business et stratégie multicanal » des assureurs européens en 2015. Ainsi, l’enquête estime que « les assureurs ne parviennent pas à attirer l’attention des jeunes consommateurs : peu de jeunes européens souscrivent à des assurances, notamment parce qu’ils ont peu de biens à assurer et que la plupart des assureurs n’ont pas trouvé de moyen de les attirer. » D’autre part, les porteurs de risques « se tournent vers l’expansion géographique : lorsque la croissance était faible en Europe, beaucoup d’assureurs ont stimulé leurs profits grâce à une expansion géographique. Cette tendance devrait se confirmer, à l’exemple d’acteurs tels que l’espagnol Mapfre qui cherchent à s’étendre au-delà de leurs marchés nationaux saturés. » En complément, l’enquête de Forrester constate que « des perturbateurs digitaux menacent la distribution : les moteurs de comparaisons ont déjà fait des ravages dans des pays tels que le Royaume-Unis, et Google entre aujourd’hui dans l’arène pour encore plus de perturbations. »