L’agence de notation minimise l’effet de contagion de l’éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro. Elle considère cependant que les assureurs italiens et espagnols seraient les plus exposés si un tel scénario devait se réaliser.

L’impasse politique dans laquelle se débat la Grèce, notamment ses difficultés à former un gouvernement, rend plus vraisemblable une sortie de ce pays de la zone euro. Dans une telle hypothèse, Fitch Ratings croit davantage à un effet de contagion minimal plutôt qu’à un scénario sombre. « Les conséquences d’un « Grexit » (sortie de la Grèce) dépendraient de la réponse des politiques », a déclaré, jeudi 24 mai, Douglas Renwick, directeur senior au sein de l’entité en charge de la notation des Etats. Or, en cas de sortie, « nous nous attendrions à une réponse politique forte », a-t-il ajouté. Ce qui, selon Douglas Renwick, devrait conduire au maintien des notes des autres pays de la zone euro.

Tout en privilégiant cette hypothèse, l’agence de notation n’écarte pas pour autant le scénario plus sombre d’une contagion importante aux pays périphériques de la zone, qui obligerait les pays les plus solides à augmenter leur engagement financier pour les soutenir. Selon Fitch, un tel scénario conduirait vraisemblablement à la dégradation de l’ensemble des pays de la zone euro.

Par ailleurs, Fitch considère que les assureurs italiens et espagnols seraient les plus exposés à une sortie de la Grèce de la zone euro, car ils seraient victimes d’un effet de contagion par le biais des banques et de la dette de leurs Etats. En conséquence, pour l’agence de notation, même si la sortie de la Grèce de la zone euro recevait une réponse politique forte des autorités européennes, les compagnies d’assurance italiennes et espagnoles seraient vraisemblablement placées sous surveillance négative ou pourraient être dégradées si leurs Etats respectifs l’étaient aussi.

Le canal par lequel les compagnies des deux pays seraient affectées est différent, mais le résultat serait le même. Les assureurs italiens ont une exposition beaucoup plus importante à la dette souveraine de leur pays que leurs homologues espagnols. Mais les assureurs espagnols, eux, sont plus exposés aux banques de leur pays, dont certaines peuvent dépendre du soutien de l’Etat.

Ailleurs en Europe, Fitch considère que les assureurs britanniques et allemands sont « largement protégés », à l’exception d’Aviva au Royaume-Uni et d’Allianz en Allemagne. Pour les assureurs français, l’agence de notation estime qu’ils ont une exposition « plus importante », mais « gérable » dans l’ensemble, à l’exception notable de Groupama.

Pour faire face à l’éventualité de la sortie de la Grèce de la zone euro, certains assureurs français ont mis en place une politique de « congruence » consistant à s’adosser aux pays dans lesquels les contrats sont souscrits. « Nos clients italiens, s’il y a des problèmes sur la dette italienne, ne nous en voudront pas si nous avons acheté de la dette italienne ; même chose en France », explique Gilles Benoist, le directeur général du groupe CNP. Le groupe AXA s’est également mis en situation d’affronter le choc en adoptant la même politique.

Mohamed Fadili ©CAPA Conseil

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Amae Martin
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