Le spécialiste de l’assurance-crédit livre son analyse sur l’état des défaillances d’entreprises françaises au cours du 2ème trimestre (T2). Après avoir dévissé au premier trimestre 2016 (-11%), la France enregistre une hausse du nombre de défaillances d’entreprises de +1,8 % durant cette période.
Sur 12 mois glissants (juin 2015 – juin 2016), la région Ile-de-France a été la plus affectée (+3,3 %). En cause, les attentats, comme le témoignent les performances des secteurs d’activités les plus touchés dans la région : hébergement-restauration (+3,7 %), construction (+3,1 %) et transports (+22,5 %). Pour Stéphane Colliac, économiste France chez Euler Hermes, « il est indubitable que les défaillances en Ile-de-France connaissent une dynamique plus mauvaise qu’en Province, particulièrement dans les secteurs liés au tourisme. Les entreprises franciliennes souffrent de la dégradation de l’image de Paris, alors que cette destination reste chère par rapport à celles d’Europe du Sud, ce qui peut justifier une certaine désaffection ».
A l’échelle nationale, les défaillances d’entreprises ont diminué par rapport à leur plus haut historique (64 000 cas courant 2015 contre 61 620 cas à juin 2016), bénéficiant d’une amélioration de la situation financière des entreprises sachant que si le taux de marge français est parmi les plus faibles d’Europe, il s’est redressé de 28,8% fin 2013 à 32,2% au 1er trimestre 2016. « Entre juin 2015 et juin 2016, le nombre de défaillances a reculé de -3,1%. Le retour d’une croissance nominale du PIB plus forte (+1,9 % en 2015, prévue à +2,2 % en 2016) a permis de faire régresser les défaillances d’entreprises françaises », ajoute Stéphane Colliac. Ce repli se confirme sous l’angle sectoriel : construction (-7,4 % sur 12 mois glissants) prolonge une dynamique amorcée au T3 2015, symbole de la reprise de l’activité dans industrie manufacturière (-8,3 %) ; commerce de gros (-7,6 %). Pour autant, le volume de défaillances françaises reste préoccupant (+25 % entre 2007 et 2016).