Désireux de dresser un nouvel état des lieux de ces dispositifs, le cabinet a mené une enquête en collaboration avec l’institut d’étude YouGov pour interroger les actifs Français sur leur perception de la retraite et leur connaissance du sujet.

Une vision que Mercer a souhaité compléter en interrogeant également des entreprises françaises, de toutes tailles et de tout secteur d’activité, sur leurs pratiques afin de les croiser avec les aspirations des salariés.

Plusieurs enseignements à en tirer : seulement un tiers des Français déclare prendre ses dispositions pour préparer sa retraite.17 % des moins de 30 ans s’intéressent au sujet ! La moitié des Français accepterait de cotiser plus longtemps pour améliorer le montant de sa retraite ; 38% en revanche se prononcent contre un recul de l’âge minimum légal de départ.

74% des entreprises françaises déclarent être déjà équipées d’au moins un dispositif de retraite collective. Un tiers ne peut en revanche pas s’exprimer sur la qualité du suivi de la gestion financière de son ou ses dispositifs.

52% des Français souhaitent bénéficier d’un régime qui prenne en compte le niveau de rémunération de chacun, contre seulement 34% qui se déclarent être favorables à un régime unique pour tous.

62% des Français seraient prêts à réaliser des versements volontaires sur le plan d’épargne retraite de leur entreprise, à condition que la cotisation de l’employeur reste supérieure à leur participation.

Les Français inquiets pour leur retraite, un sujet crucial à propos duquel ils sont majoritairement pessimistes

Si la retraite préoccupe particulièrement les Français, 8 actifs sur 10 (84%) la qualifient en effet de très importante, seul un tiers d’entre eux (35%) déclare déjà prendre ses dispositions. Une proportion particulièrement faible, d’autant qu’une personne interrogée sur 3 entend le faire seulement en fin de carrière (32% à partir de 50 ans). Un constat bien plus alarmant chez les moins de 30 ans qui ne sont que 17 % à s’intéresser au sujet ! Bien que la préparation financière de leur retraite ne constitue pas une priorité pour la plupart des actifs, 70% craignent toutefois une perte importante de leur pouvoir d’achat une fois qu’ils ne seront plus en activité. La confirmation d’un large pessimisme quant au montant de leur future pension !

Interrogés sur les moyens de faire face à cette situation, les sondés plébiscitent le placement immobilier, perçu comme le plus grand gage de sécurité pour 83 % d’entre eux qui estiment qu’être propriétaire de sa résidence est le meilleur moyen de préparer sa retraite. Les plans d’épargne retraite (67%) ou d’assurance vie (59%), jugés comme des solutions pertinentes, s’attirent également leurs faveurs. En revanche, seulement 21% ont déjà souscrit un dispositif individuel de retraite.

La moitié des Français (48%) est également prête à cotiser plus longtemps et donc à décaler son départ à la retraite afin d’améliorer le montant de sa rente. 38% en revanche s’opposent à un recul de l’âge minimum légal de départ, une solution pourtant mainte fois prônée pour sauver le système de retraites français par répartition que d’aucuns considèrent en faillite. Si la future réforme des retraites annoncée par Emmanuel Macron entend réformer en profondeur ce modèle de solidarité pourtant cher aux Français, la plus large partie des sondés préfère ne pas se prononcer (45%) quant à son efficacité faute de visibilité suffisante sur les mesures envisagées.

Les entreprises appelées à jouer un rôle de plus en plus important dans le futur financement de la retraite des Français.

Le projet de loi Pacte entend peser de manière significative sur le développement de l’épargne retraite en France. La souplesse et l’attractivité des mesures promises devront en effet encourager les Français à se tourner vers des produits dédiés à la préparation de leur retraite. Une nécessité à laquelle les entreprises vont devoir contribuer en assumant une place plus prépondérante.

Selon près d’un Français sur deux en effet (46%), l’entreprise est autant responsable que le salarié dans le financement de sa retraite et doit participer à l’amélioration du niveau de retraite de ses futurs collaborateurs (67%). Ils appellent ainsi de leurs vœux la mise en place d’un régime de retraite supplémentaire (52%) et sont d’avis qu’un tel dispositif est un véritable atout de rétention des talents (62%). Ils sont même 72% à estimer que ces dispositifs devraient être obligatoires !

Du côté des entreprises, si 74% déclarent être déjà équipées d’un dispositif de retraite collective, 86 % sont certaines que la future loi Pacte va favoriser la diffusion de l’épargne salariale grâce à des dispositifs harmonisés, techniquement et fiscalement moins complexes.

À l’heure actuelle, ni les salariés ni les employeurs ne détiennent un niveau de connaissance suffisant du fonctionnement des dispositifs de retraite collective et le manque de culture financière des uns et des autres constitue un véritable frein au développement de l’épargne salariale. Ainsi, plus d’un sondé sur deux ne se sent pas compétent pour gérer son épargne seul (58%) alors qu’il estime pouvoir y consacrer suffisamment de temps (47%). Les entreprises quant à elles sont plus d’un tiers à ne pas pouvoir s’exprimer sur la qualité de leur suivi en matière de gestion financière de leurs dispositifs.

« Ces résultats mettent clairement en lumière un manque d’information et de compréhension aussi bien au sein de l’entreprise que du côté des salariés. En effet, même si la gestion pilotée est plébiscitée par la plupart des employeurs, les salariés ont besoin d’un accompagnement plus important », commente Max Barbier (photo), Leader de l’activité Retraite et Investissements de Mercer France.

Le régime de retraite supplémentaire idéal des Français : un compromis entre liberté et sécurité. Souvent perçus comme confiscatoires à cause de leur manque de souplesse, les régimes de retraite supplémentaire pourraient profiter des nouvelles mesures annoncées dans le projet de loi Pacte (sortie anticipée en cas d’achat de résidence principale pour tous les contrats, possibilité de mixer capital et rentes en fonction des sources d’alimentation au moment du déblocage…) et enfin s’attirer l’attention du plus grand nombre.

Particulièrement attachés à la garantie de rendements de leurs placements (61%), les Français souhaitent aussi pouvoir profiter de leur épargne à leur convenance : 55% confirment qu’une sortie souple en capital les pousserait à épargner davantage ! La possibilité d’articuler sa sortie entre une partie en rente viagère et une partie en capital semble dès lors la solution la plus prisée (32%).

De plus, ils apparaissent très soucieux de conserver leur niveau de vie une fois à la retraite puisque 52% souhaitent bénéficier d’un régime qui prenne en compte le niveau de rémunération de chacun, contre seulement 34% qui se déclarent être favorables à un régime unique pour tous.

Enfin, près des 3/4 se disent prêts à participer à un plan de retraite entreprise, sous réserve – pour 54% d’entre eux – que la cotisation de l’employeur reste supérieure à leur participation. Si cette condition était respectée, ils seraient en majorité (62%) enclins à réaliser des versements volontaires sur le plan d’épargne retraite de leur entreprise. Une considération utile dans la mise en place du futur régime de retraite supplémentaire sur lequel penche le Gouvernement.

Méthodologies :

L’étude Mercer a été réalisée par YouGov du 18 au 22 mai 2018 sur un échantillon de 1032 personnes représentatives de la population active française (18+). Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire de YouGov. Les données sont pondérées pour être représentatives des adultes actifs français.

D’autre part, l’enquête réalisée par Mercer auprès des Directions des Ressources Humaines d’entreprises françaises de toutes tailles et secteurs d’activité entre Juin et Août 2018 a totalisé 132 répondants.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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