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Selon la société de conseil, la transformation digitale des grandes entreprises avance même si elle est décousue. Point émergent, la collaboration est au centre des attentions avec 83 % des collaborateurs qui en ont besoin. Une majorité utilisent encore principalement le mail quand 20 % développent des pratiques plus avancées. Près de la moitié utilise leurs équipements personnels et des solutions encore qualifiées de « Shadow IT » par l’entreprise. Derrière une même mouvance, les démarches de transformation engagées par les entreprises du CAC40 sont très différentes les unes des autres. Une minorité est à la hauteur des enjeux et près d’1/3 dans des actions superficielles.

Le tandem Lecco/Yougov publie la 10ème édition de son étude annuelle sur le développement des usages collaboratifs et l’évolution de l’offre technologique des Réseaux Sociaux d’entreprise. Il en ressort que l’engagement des collaborateurs sur les plates-formes internes a progressé de 15 %. En 2017 Lecko constatait déjà que l’activité avait augmenté sur les plateformes de Réseaux Sociaux d’Entreprises. Pour rappel, Lecko a comparé 37 grandes entreprises rassemblant 466 000 utilisateurs actifs sur une période allant jusqu’à 4 ans. L’étude 2018 montre que cette tendance perdure et s’accompagne d’une hausse de l’engagement des collaborateurs sur les plates-formes internes de 15 %. Cet accroissement traduit la progression de la maturité collaborative de l’entreprise.

83 % des employés ont des besoins de collaboration

Les besoins de collaboration sont principalement centrés – à 64 % – sur le travail avec son équipe. L’échange avec ses pairs représente 45 % des besoins (transversalité). La mobilité ne concerne que 28 % des collaborateurs. Etonnamment 17 % des collaborateurs disent ne pas avoir besoin de collaborer avec les autres. Ces besoins tirent le marché vers le haut et les entreprises sont de plus en plus à la recherche de solutions pour connecter tous leurs collaborateurs.

Le courriel reste prépondérant

L’email reste l’outil de collaboration principal, mais 20 % des collaborateurs s’appuient sur des outils de collaboration plus matures qui permettent le partage de connaissances, la gestion de projets, coproduction de contenus, etc.).

Transformation des entreprises du CAC 40 quelques sociétés se démarquent.

Derrière des discours volontaires des grandes entreprises du CAC40, il y a des disparités importantes dans les actions engagées et les résultats obtenus.  AccorHotels, Axa, Orange et Schneider Electric se démarquent et peuvent inspirer d’autres entreprises à travers leurs démarches. D’autres sont dans des démarches encore trop superficielles par rapport à l’importance des enjeux et des budgets engagés.

Collaborer même avec ses outils personnels

La collaboration devient un sujet personnel :  49% des collaborateurs utilisent leur propre équipement pour échanger avec leurs collègues et 67 % des collaborateurs utilisent occasionnellement ou régulièrement une solution non proposée par l’entreprise pour échanger et travailler avec ses collègues.

Le marché est porté par Microsoft Office 365, Google Gsuite. Workplace by Facebook et Slack tentent de se faire une place aux côtés des leaders. Il reste très vivant. De nouveaux acteurs continuent d’émerger. Une 60aine de solutions sont ainsi analysée dans l’étude de Lecko. Microsoft et Google restent les deux acteurs dominants sur les fonctions de collaboration standards. Une myriade de spécialistes propose des expériences de collaboration qui surpassent les généralistes.

Les acteurs français Elium, Exo Platform, Jamespot, Jalios, Lumapps, Powell365, Talkspirit et Whaller continuent de tracer leur voie dans ce marché mondialisé.

Le Shadow IT : alternative légitime dans certaines situations

Dans cette concurrence, les solutions de Shadow IT sont de vraies alternatives crédibles. Elles embarquent, à l’instar de Trello, Klaxoon, Evernote, Appear.in des approches du “travailler autrement”. Lecko souligne qu’il y a une différence entre utiliser Facebook sans que l’entreprise ne puisse administrer l’espace et rester propriétaire des contenus et utiliser Slack, Trello ou Evernote, qui même si elles sont achetées sans l’aval de la DSI offrent une sécurité complète.

La collaboration est avant tout une question culturelle. Il ne faut pas donner trop d’importance aux outils. D’ailleurs, l’étude distingue la modernisation de la transformation. La première se limite à déployer des outils collaboratifs pour améliorer l’efficacité opérationnelle comme une finalité. La seconde consiste à revoir les pratiques de travail et managériales, l’organisation et les processus. Elle s’appuie sur une vision stratégique des enjeux du Digital pour l’entreprise et sa déclinaison en interne. Aussi, souligne l’étude, elle suppose un minimum d’audace et d’esprit entrepreneurial. D’ailleurs, Lecko précise que la collaboration ne décrète pas, elle se mérite. En contrepartie, cette démarche collaborative permet à l’entreprise d’être plus performante et agile.

Méthodologie :

L’étude a été réalisée auprès de 1009 collaborateurs d’entreprises de plus de 5000 personnes en France. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, selon la méthode des quotas, du 1er au 8 décembre 2017.

 

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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