La banque en ligne, filiale de la Société Générale, a annoncé qu’elle avait pris le contrôle de Fiduceo, spécialiste français du PFM. Elle compte ainsi internaliser la compétence de l’entreprise pour renforcer son offre de service.
Fondée il y 4 ans par Pierre Villeroy et David Godat, Fiduceo est sans doute, à ce jour, l’acteur le mieux implanté en France dans les solutions de gestion des finances personnelles en marque blanche. Ce succès, elle le doit à une offre de services qui se veut complète, inédite et composée de 5 modules :
- l’agrégation des données bancaires, permettant de collecter les données bancaires d’un client au sein de plusieurs établissements et de les restituer au sein d’un espace unique ;
- l’agrégation des documents administratifs qui consiste à collecter auprès de 700 fournisseurs (!) l’ensemble des factures et courriers mis à disposition sur les espaces clients ;
- l’association automatique des documents aux opérations visant à mettre en relation les documents administratifs avec les mouvements des relevés de compte ;
- la qualification et la catégorisation automatique des opérations bancaires ;
- le transport des documents administratifs vers un coffre fort électronique
Fin 2014, Boursorama avait implémenté la solution de Fiduceo sur son espace client. En mettant en place cette solution, elle avait rompu le pacte de non agression selon lequel les établissements s’interdisaient d’agréger les avoirs des concurrents.
L’offre de PFM en marque blanche se contracte en France
Beaucoup d’appelés peu d’élus. Alors que le début des années 2010 nous promettait la révolution de le gestion des finances personnelles, le nombre d’acteurs encore en activité en 2015 s’est particulièrement réduit.
En France, Fiduceo a 2 concurrents majeurs. D’un côté, Bankin’ qui a pris le parti de s’adresser directement à l’utilisateur final (B2C) et ne propose, à notre connaissance, pas de solutions en marque blanche pour les établissements bancaires. De l’autre, Linxo, qui propose ses services au grand public et aux établissements bancaires. Or la prise de participation de Crédit Mutuel Arkéa dans cette structure limiterait son développement auprès de la clientèle bancaire.
Une OPA sur les technologies de Fiduceo ?
Selon Marie Cheval, DG de la banque en ligne : “L’acquisition de Fiduceo démontre la volonté de Boursorama d’accélerer son développement en capitalisant sur le savoir-faire technologique de cette FinTech”.
Faut-il comprendre que Boursorama va devenir l’utilisateur exclusif des solutions de Fiduceo ? Peut-être. Si tel est le cas, les nombreux établissements français qui utilisent ces technologies vont devoir chercher des alternatives.
Enfin, s’il y a un autre enseignement à tirer de ce rachat, c’est que le rapprochement entre FinTech et établissements bancaires est à l’ordre du jour. Rappelons que l’année dernière, la banque espagnole BBVA a fait main basse sur Simple, une start-up américaine dont les partis pris en matière de gestion des finances personnelles ont inspiré de nombreux acteurs de la banque digitale. Plus récemment, le fond d’investissement Truffle Capital a annoncé le recrutement d’un nouvel investment manager dédié au marché des FinTech… A suivre, donc.
