Après le CRM et le Cloud computing, le Big Data tient la corde. Il ne se passe plus un jour sans un salon, une annonce ou tout simplement un article sur ce thème porteur d’avalanches de données. Nouveau miroir aux alouettes ou réelle innovation ? Les directions fonctionnelles et de systèmes d’information ne vont pas tarder à savoir ce que vaut réellement ce nouveau concept.

Une évidence. Les réseaux sociaux brassent des tonnes de données. Tout comme les sites Web. Cet ensemble fait de flux d’informations non structurées et structurées peut être exploité à des fins marketing. C’est en tous cas ce que nous signifient les gourous du Big data. Passez ce flow de données à de nouvelles moulinettes puissantes et à l’arrivée, vous pourrez déceler la vérité cachée dans les chaînes de vos systèmes d’information. Et faire du marketing mieux ciblé. Messieurs les DSI, vous êtes avertis. Si vous voulez aider la direction du marketing de votre groupe à mieux adresser vos clients, offrez lui les technologies du Big data. A coup de messages qui se succèdent les uns annulant parfois les autres, les chantres de cette nouvelle approche évangélisent. Sensibilisent. Et vendent. Pas forcément à tous les secteurs d’activités. En France, par exemple, la grande distribution semble facile à convaincre d’adopter le Big Data. Les opérateurs de télécom sont également dans le même état d’esprit. Qu’en est-il de la banque et de l’assurance ? Quand il s’agit d’innover, elles se hâtent lentement, diront les mauvaises langues. Vrai et faux. Dans le premier cas, l’adoption d’Internet aura été un long fleuve trouble qui s’est finalement calmé avec la généralisation de sites Web interactifs à la place de vitrines institutionnelles du Web 1.0. Dans le second, voyez à quel rythme assureurs et banquiers surfent sur la fibre des réseaux sociaux et de l’Internet mobile. Elles n’ont réellement rien à envier aux autres secteurs. Certains, comme AXA Banque, sont même à la pointe de l’innovation en créant des communautés pour alimenter l’univers des applications mobiles. C’est dire !

Pour autant, les données glanées sur les différents supports, stratégie multicanale oblige, sont-elles prises en compte dans la stratégie marketing de l’entreprise ? Il semble encore trop tôt pour répondre par l’affirmative. Sauf erreur de notre part, les applications du Big data qui permettent d’asseoir une telle approche, cherchent encore leur voie sur le terrain. Leurs sirènes peinent à séduire les décideurs de la finance. « Nous réfléchissons encore sur la manière de capitaliser sur la masse de données engrangées sur les réseaux sociaux ; pour l’heure, les technologies proposées nous semblent assez en avance sur nos besoins. Nous attendrons de voir comment évolue le marché », me confiait encore récemment un directeur des systèmes d’information. Le rythme d’évolution du marché, on le connaît. Le premier des principaux acteurs à dégainer donnera probablement le coup d’envoi, libérant enfin une offre désormais mature portée par des fournisseurs aujourd’hui cantonnés très souvent sur le terrain du marketing, faute d’avoir des références concrètes à faire valoir.

A bien y regarder, banquiers et assureurs ont tort de se hâter poussivement. L’expérience a prouvé que sur ces marchés, le courage et l’innovation raisonnent généralement comme des primes accordées aux premiers venus.  Il est vrai, ils sont très rapidement rattrapés, car copiés. Pourtant, ils gardent un ton d’avance qui porte un nom : l’expérience. Dans le Big data, elle sera certainement différenciante du fait de la complexité du thème. Il est temps de se jeter dans la masse des données. Pour un meilleur marketing.

Emmanuel Mayega

Rédacteur en chef

©CAPA Conseil

Amae Martin
A propos de l'auteur

Site web :

Newsletter

Vous n'avez pas le temps suivre l'actualité ? Découvrez nos newsletters gratuites, quotidiennes ou hebdomadaires.

Inscription Newsletter


Le Mensuel

Chaque mois, un regard éclairé et sans concession sur l'actualité de l'Assurance, de la Banque et des Services Financiers.

Découvrir le magazine