La sempiternelle question se pose avec acuité malgré son annuelle récurrence. Après avoir tué la poule aux œufs d’or, qu’est-ce qui fera leurs beaux jours de demain ? On en est là aujourd’hui, à se demander s’il ne faut pas mettre le cap sur le modèle de banques Internet qui surfent sur la différenciation tarifaire comme argument de vente pour recruter de nouveaux clients aux banques traditionnels.

A l’aune des montants et des frais engrangés, l’on peut facilement imaginer le pire. A force de matraquage sous forme de frais bancaire à la suite d’un incident, elles ont engrangé, tenez-vous bien, un chiffre d’affaire annuel de 6,5 Milliards d’euros et un bénéfice net de 4,9 Milliards d’euros : en fait elles s’enrichissent en dormant, sue le dos de leur client qui est loin d’être roi pour l’occasion. Il est même esclave ou plutôt cerf tenu en laisse malgré la dérégulation et l’ouverture du marché avec sa horde de pratiques commerciales nouvelles (process Internet). Nous allons raquer, casquer, jusqu’à ce que mort s’en suive puisque le taux d’attrition semble ne pas effrayer et encore moins les banques traditionnelles qui continuent dans leur lancée, attirées par l’appât du gain comme une viande en pleine déconfiture !

Et le client n’est pas loin de cette image. Car comme le rappelle les conclusions de cette étude menée par 60 millions de consommateurs et l’Unaf, derrière ces frais à tout va se confinent de vrais clients, fragilisés, qui doivent paradoxalement payer au plus fort ! « Vous êtes en découvert parce que financièrement fragile mais j’enfonce davantage votre découvert grâce à des frais que vous payerez. Comment ? ce n’est pas le problème du banquier, quel que soit son statut ! Car si nous avons bien compris, les banques ne sont pas mutualistes dans leur pratique, si c’est le cas, que de nom ! En clair, pour les valeurs y afférentes, revenez quand vous serez en bonne santé … financière. »

Un SOS aux pouvoirs publics dont on connaît le mutisme

Dans cette spirale, l’Unaf en appelle aux pouvoirs publics ! c’est justement leur mission première mais croyez-vous que ce soit leur préoccupation ? Certes, la mobilité bancaire censée être encouragée par la loi Macron est entrée en vigueur mais croyez-vous qu’elle change la donne ? je vous le dis clairement, on ne change pas d’un coup de loi, quelque structurante soit-elle, des pratiques qui rapportent des milliards sans rien faire en interne. Regardez, si vous doutez, la loi Lagarde ou la loi Hamon sur l’assurance emprunteur, les pouvoirs publics ont beau s’époumoner, le statu quo ante est maintenu, au grand dam des menaces sur les banques. Et dans le cas d’espèces, de la fragilisation des clients. Vous connaissez la conclusion de la fable : « l’avarice perd tout en voulant tout gagner. »  Elle ne s’appliquera pas forcément pas ici mais du fait de notre lâcheté. Mais qui pouvait imaginer que la toute puissante Lehman Brothers s’évanouisse ? En ces temps du digital et de Fintechs, rien n’est acquis.

 

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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