Œcuménique. Deux compagnies d’assurance, autant de banques et de mutuelles, unissent leurs forces pour créer une joint-venture destinée à la commercialisation de produits d’assurances pour objets connectés.

La nouvelle est tombée hier, sans faire de vague. Elle est pourtant inédite et mérite d’être soulignée : au-delà des clivages, six acteurs issus du monde bancaire et toutes les familles de l’assurance ont décidé de mettre sur pied une structure commune en vue de proposer des contrats d’assurance couvrant des objets connectés. L’initiative est longtemps restée sécrète, les parties prenantes souhaitant aller au bout de leur projet sans être pris au dépourvu par d’éventuels concurrents. Le communiqué de presse conjoint et rendu public ce matin, a le mérite d’être clair : « sur un marché porteur des objets connectés où fourmillent des intervenants multiples, nous avons jugé intéressant d’unir nos forces, au-delà de nos obédiences. L’enjeu en vaut la chandelle. Nous parions donc sur la synergie pour faire mouche sur le terrain et limiter le risque en cas de fiasco sachant que rien ne garantit le développement de cette nouvelle branche. »

D’un point de vue marketing, la joint-venture affichera un nom commun et regroupera des ressources dédiées. Idem dans la partie production, qui s’appuiera sur un système d’information exploité en mode Business process outsourcing (BPO). Bien entendu, en cas de démarrage réussi de l’activité, la nouvelle entité pourra internaliser ses moyens.

Quant à l’équipe actuarielle, elle sera également spécifique mais travaillera avec des Data scientist. Les uns et les autres travailleront main dans la main pour mieux cerner le marché et proposer des offres conformes aux attentes des consommateurs. En fait, le Big data sera mis à contribution à tous les étages en vue de proposer des offres totalement inédites. En auto, le Pay As You drive sera la démarche retenue ; en MRH, la maison connectée sera le cœur de la garantie. En complémentaire santé, les offres connectées seront la base. Avec en prime, des offres tarifaires réduits pour les assurés privilégiant une pratique régulière du sport.

Dès validation du dossier par le régulateur, la société ouvrira ses portes. Pour marquer les esprits, elle prévoit de proposer 10 000 contrats d’assurance gratuits pour ses premiers assurés à travers son site Web, son canal de distribution principal équipé de tout l’arsenal d’analyse comportementale, en complément des agences bancaires de ses partenaires et des courtiers. Sans oublier les agents généraux.

Bien entendu, cette distribution de contrats gratuits devrait être provisionnées, selon les exigences de solvabilité 2. Car la société sera soumise aux mêmes règles que ses alter ego. Il ne lui en coûtera que le prix d’un poisson d’avril. Un gros tout de même.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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