En rejetant l’article 52 du Projet de loi de finance (PLF) 2019 qui élargissait l’assiette de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA) à l’ensemble de la prime versée lors de la souscription d’une assurance emprunteur, le Sénat semble avoir décidé de sauver les meubles d’une assurance de prêt qui commençait à se noyer au vu de la résistance des banques. Le Sénateur Bourquin, qui s’était intuiti personae lancé dans la bataille du pouvoir d’achat en contribuant à sa manière à remettre ce marché de l’assurance emprunteur détenu par les banques avec l’inflation des prix que l’on connaît, peut respirer. Il l’avait martelé dans le magazine n°33 d’Assurance & banque 2.0, “La loi, rien que la loi”,pour asseoir la justice sur une branche qui ressemblait davantage à un Capharnaüm qu’à une église, tant tous les coups semblaient permis (et le restent encore presque, d’ailleurs, ndlr) aux banques.
Le sénateur dont l’amendement éponyme avait redonné de l’espoir à un marché au bord du coma éthylique tant les banquiers ont bu le calice de l’emprunteur jusqu’au bout de la lie ont le droit de crier gain de cause et pavoiser.La véritable victoire n’est, non pas, l’adoption de l’amendement Bourquin mais la suppression de la nouvelle TSCA sur cette offre ;et derrière cela, une horde de gagnants qui devraient avoir leur dernier mot à commencer par le Sénateur Bourquin en personne. Mais nous ne sommes pas à l’abri d’une manœuvre inédite des banquiers qui multiplient des subterfuges parfois non moins inédits, pour conserver le magot sur lequel ils sont assis.
Les semaines à venir vont donc être déterminantes et cruciales. La communication doit sensibiliser les consommateurs. A l’image des actions de prévention routière auxquelles adhèrent facilement les assurances pour peser à la baisse sur le nombre de tués sur la route, il devrait y avoir des initiatives similaires sur l’assurance crédit. L’objectif étant de pousser clients à se lever pour changer leurs offres et les banques à lâcher prise.Sans conteste, elles redoreront leur blason aux yeux des ce certains consommateurs qui les voient plutôt comme des …empêcheurs de tourner en rond.