Quelle époque épique ? Nous vivons une phase de temps où tout va vite et change structurellement. En dehors comme dans l’entreprise. Dans ce dernier cas, le changement s’est accéléré sous l’impulsion du digital, notamment. L’étude WorkForce Future de Fuze, sur l’évolution du monde du travail qui acte l’avènement du télétravail, de la flexibilité, de la transformation digitale et de l’adoption du modèle Bring your own device (BYOD), vient confirmer cette lame de fond des prémisses d’un nouveau mode de travail. Et nous impose une réflexion en profondeur du modèle à adopter pour pérenniser l’entreprise de demain. Il est clair qu’avec l’intégration de nouvelles technologies, la volonté des travailleurs de bénéficier d’un emploi flexible (86 % en France), et un rejet des horaires fixes et classiques (62 % en France), ont fini pas pousser le top management à une grande réflexion en profondeur.
Las ! donc de travailler sur la base d’un modèle devenu caduque avec le temps et qui ne permet pas de concilier bien-être familial et professionnel comme le montrent les attentes de l’étude (92 % des sondés). Bienvenue à un nouvel univers flexible, en fonction des réalités de la banque ou de l’assurance concernée. Il est clair que les adaptations doivent être réalisées en fonctions des réalités quotidiennes et des exigences opérationnelles de chaque structure. Grâce à la technologie, l’entreprise pourra ainsi se redéfinir, proposer des horaires adaptées à ses équipes, y compris le télétravail. Avec en toile de fond, le respect du taux de productivité. Intangible.
S’il est acté que l’art de travailler est appelé à évoluer pour notamment prendre en compte les nouvelles exigences des salariés portées par l’appétence au bien-être et l’ouverture digitale, la réflexion devrait également porter sur la culture des dirigeants appelés à s’adapter à ce nouvel environnement. Le top Management devrait évoluer et intégrer ces nouvelles réalités. Et l’étude de Fuze (dé)montre que 50 % des Français estiment que « l’environnement de travail flexible n’est pas encore assez encouragé par les dirigeants, malgré les évolutions technologiques favorables », précise Clément Wehrung, Chef de Produit chez Fuze. Sans aucun doute, les managers restent encore cognitivement influencés par l’ancien modèle, toujours majoritairement prégnant ! Et comme pour acter l’idéologie du digital déjà ambiant dans le secteur financier, plus de la moitié (51 % des collaborateurs en France) estiment ne pas être bien équipés pour mieux servir le client et pire (ou mieux, selon le cas), « 75 % des Français pensent qu’ils pourraient travailler de manière plus productive en dehors du bureau, s’ils disposent de technologies adéquates », déclare Clément Wehrung, en citant les résultats de l’étude.
Ces résultats soulignent, si besoin était encore, l’impact du digital sur les collaborateurs, par ces temps de transformation numérique. Une véritable idéologie du numérique, lame de fond qui traverse tous les marchés de la finance qu’elle renouvelle. Difficile à ce jour de savoir quel sera, à ce rythme, le visage de modèle de travail de demain. A chaque entreprise, sans aucun doute, de le réinventer ou de contribuer à sa réinvention. Au cœur de ce nouveau paysage, une place importante aux structures de co-working qui prendront la place aux lieux de travail actuel, trop rigides sans aucun doute, pour répondre aux attentes du salariés nouveaux. Espaces à dominante éclatés mais en réalité cimentés par les technologies de communication. Rien ici ne garantit que la communication soit meilleure du fait de ces outils qui en réalité « nous empêchent de communiquer », pour citer Lucien Sfez dans Critique de la communication.