Pourtant, ce segment de marché pèse jusqu’à 8,8 milliards de cotisations assurance emprunteur. Un magot happé par les banques à hauteur de 88 % ! Le différentiel étant mené par des assureurs en délégation de gestion. Autant dire … peanuts ! Les Pouvoirs publics, sans leur grande volonté d’égalitarisme semblent pourtant s’être réveillés trop tard.
Car ni La loi Lagarde, ni celle dite Hamon n’y ont rien changé ! Dernière tentative, l’Amendement Bourquin sur qui comptait les acteurs alternatifs de ce marché, semble n’y rien changer.
Après les premiers spasmes après son adoption, la ruée vers les comparateurs a été de très courte durée et changé de peu la donne.
Selon Astrid Cousin, porte-parole du comparateur spécialisé en la matière, Magnolia.fr, « six mois après avoir été promulguée, l’enthousiasme et l’enchantement du début, ont disparu !
La nouvelle législation pour changer l’assurance a vécu car si 70 % des demandes de résiliations de contrats d’assurance emprunteur qui s’inscrivent dans le cadre de l’amendement Bourquin ont abouti à 3200 changements contractuels, la marche vers ce Saint Graal semble comparable à une véritable marche du calvaire !
Tant les banques multiplient des manœuvres dilatoires mal la menace et le bâton des autorités de régulation. Jugez-en plutôt : « le doute plane toujours sur la fameuse date d’anniversaire du contrat d’assurance, ce qui complique largement la tâche des courtiers.
Actuellement, 5 dates sont possibles ! Les acteurs de l’assurance de prêt doivent ainsi maîtriser 4 process différents, et sont toujours en attente d’une décision claire de la Commission des chefs de services financiers (CCSF) sur ce point », se plaint Astrid Cousin. Là !
Au moment où les GAFA rôdent, le risque de voir arriver de nouveaux entrants qui ramassent la mise n’a jamais été aussi grand ! alors que faire ? Déployer une débauche d’énergie pour engranger quelques contrats, ce vaut-t-il la peine d’essayer ? Consacrer autant d’efforts pour attraper une souris ? il faut se poser réellement et stratégiquement la question. L’assurance emprunteur peut être considérée comme un produit d’appel ! positionnement qu’a choisi le courtier grossiste Praeconis ! Très rapidement, viendra l’heure du bilan ! Magnolia.fr a choisi de se battre également dans le même sens.
Pour Astrid Cousin, « l’amendement Bourquin reste une anecdote car il ne se passe rien sur le terrain. En six mois, seulement 4 % du marché grapillé (projection de Magnolia) aux banques auxquels il reste 80 % du gâteau ; les cloches de la presse et de l’actualité s’étant tues, il est à craindre que l’espoir tant suscité par cette législation vire au mirage ! Quelles solutions nous reste-t-il ? Jouons la carte des démarches simplifiées à travers des process aguerries. Sinon, « ce n’est pas une loi qui va changer l’attitude des banques », observe, pragmatique et réaliste mais amère la porte-Parole de Magnolia.
Comme quoi, la pratique, même vicieuse, est plus rigide que la loi, malgré l’arsenal dont nous disposons ! Et ça c’est encourageant pour les GAFA ! De là à en finir avec l’assurance emprunteur, ce ne sera que la version délégation de gestion. Les banques sont plus que jamais maîtres du jeu. Mais peuvent-t-il faire le poids face aux GAFA ?
A bien regarder, c’est le même débat !