Par Alexis Naacke, Directeur de la Gestion 

Les marchés financiers internationaux sont demeurés très volatiles au cours des dernières semaines. Après une chute brutale au mois de septembre, les actions internationales ont connu un net rebond en octobre. Mesuré en euro, l’indice MSCI Monde a enregistré une hausse de 5% sur le mois (avant de corriger assez fortement au cours des premiers jours du mois de novembre). Les Etats-Unis et l’Europe continentale ont sur-performé le marché mondial en octobre, tandis que le Japon et les marchés émergents sous-performaient assez nettement (sous l’effet notamment du recul du marché chinois).

Au niveau sectoriel, les thématiques de croissance ont continué à sous-performer les thématiques value. Le secteur de l’énergie a une nouvelle fois très largement sur-performé le reste du marché (soutenu notamment par un rebond de près de 10% du prix du pétrole), et demeure très nettement en tête des grands secteurs depuis le début de l’année. Seuls les secteurs les plus défensifs affichent encore des performances légèrement positives depuis la fin de 2021.

Les marchés obligataires sont également demeurés très volatiles en octobre. Aux Etats-Unis le taux des emprunts d’Etat à 10 s’est envolé au-delà de 4,30% mi-octobre, avant de connaître une certaine détente en fin de période. En Europe, l’évolution des taux d’intérêt a été beaucoup plus modeste, les obligations bien notées terminant le mois sur une performance quasi nulle.

Peu d’éléments nouveaux sont à mentionner concernant l’environnement économique international depuis le mois dernier. Les perspectives de croissance continuent à se détériorer progressivement dans l’ensemble des grandes zones géographiques. Du côté de l’offre, les indicateurs avancés de l’activité poursuivent leur repli et se situent désormais aux environs des seuils signalant une contraction de l’activité. Du côté de la demande, la hausse de l’inflation pèse sur le pouvoir d’achat des consommateurs et sur leur confiance. Des signaux de plus en plus négatifs apparaissent dans le secteur immobilier résidentiel, sous l’effet de la remontée brutale des taux d’intérêt depuis le début de l’année. L’économie américaine semble un peu mieux résister que l’économie européenne, touchée de plein fouet par la crise énergétique, mais la probabilité d’une entrée en récession au cours des prochains mois semble très élevée outre-Atlantique également.

Sur le front de l’inflation les progrès sont très modestes. Des signaux encourageants sont perceptibles en amont du cycle de production (coût du fret, matières premières industrielles, délais de livraison…) mais l’inflation des prix de détail demeure très largement au-dessus des objectifs des banques centrales (même si un début de reflux semble s’être enclenché aux Etats-Unis). En outre, malgré le ralentissement économique en cours, les tensions demeurent encore élevées sur les marchés du travail américain et européen (dans une moindre mesure). Dans ce contexte compliqué, marqué par la montée du risque de récession et la persistance d’une inflation élevée, les banques centrales semblent n’avoir pas d’autre choix que de poursuivre le resserrement de leurs politiques monétaires sur un rythme soutenu, afin d’ancrer leur crédibilité et d’éviter un emballement à la hausse des anticipations d’inflation.

Nous ne procédons à aucun changement dans les allocations d’actifs tactiques des portefeuilles ce mois-ci. Nous conservons un biais assez prudent sur les actifs les plus risqués, dans la perspective d’une entrée probable en récession de l’économie mondiale au cours des prochains mois. En termes de classes d’actifs, nous conservons donc une sous-exposition des actions par rapport aux obligations. Au sein des poches actions, nous conservons une surpondération sur les actions américaines, marché qui bénéficie d’un caractère relativement défensif, avec une couverture du risque de change. Nous maintenons également une surexposition sur les valeurs technologiques. Au sein des poches obligataires, nous n’appliquons aucune déviation tactique par rapport aux allocations stratégiques.

Emmanuel Mayega
A propos de l'auteur

Directeur de la rédaction et de la publication du magazine Assurance & Banque 2.0 et de ce site, Emmanuel a une connaissance accrue de l’intégration des technologies dans l’assurance, la banque et la santé. Ancien rédacteur en chef de ce magazine, il a pendant plus d'une décennie été rédacteur en chef adjoint d’Assurance & Informatique Magazine. ll est un observateur affûté du secteur. Critique, il se définit comme esprit indépendant et provocateur, s’il le faut.

Site web : http://www.assurbanque20.fr

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