Emmanuel MayegaQuelle idée ! Franchement, quelle idée de proclamer une journée sans mobile, sans GSM. Au départ, elle est somme toute noble la volonté de se défaire, vingt-quatre heures durant, de ce qu’il est convenu d’appeler notre toutou des temps modernes. Toutefois, avons-nous imaginé les conséquences de cette proposition ?

Cette année, surtout, elle tombe mal. En plein hiver sévère, neige à l’appui, à la pelle. Vous voilà en panne sur autoroute ; comment contacter votre assisteur ? Comment alerter votre assureur ? Tiens! Les bornes SOS, rétorquez-vous. A tort car beaucoup ne fonctionnent plus en région parisienne, des esprits malveillants ayant décidé de cambrioler une bonne partie des câbles reliant ce dispositif de secours aux dépanneurs. Là, vous n’avez plus l’air malin, comme dirait M’am Michou ! sans votre toutou, ou plutôt votre GSM, difficile d’obtenir de l’aide, surtout si c’est en pleine nuit. Clairement, aucun passant ne s’arrêterait, à commencer par votre serviteur. Risqué. Trop dangereux même. L’altruisme s’évanouit dans pareille situation. Non ?

Les tenants d’une Journée sans mobile (le 6 février, ndlr) nous feront remarquer que nous avons pu vivre longtemps sans ces objets de communication qui, à bien y regarder, nous empêchent de communiquer, comme dirait Lucien Sfez* tant ils nous poussent à l’auto-enfermement. Certes ! Dirait un ancien voisin à moi. Toutefois, ce serait réducteur, une telle remarque. Sans être Geek, il est facile de recenser les bienfaits du mobile dans notre vie. Un inventaire à la Prévert ? Je vous en fais l’économie. Quoique : ses impacts sur l’emploi ; ses effets sur l’économie du pays, etc. Plus sérieusement, en période de crise, il faudrait évaluer le manque à gagner d’un tel boycott sur notre environnement économique. Dans l’assurance et la banque, il pourrait générer beaucoup de dysfonctionnements. A commencer simplement par l’impasse sur les applications mobiles devenues de véritables outils de qualité de service.

Je sais, et je l’entends déjà, monsieur fait l’apologie du consumérisme telco. Vous n’y êtes pas. Je dénoncerais volontiers l’exploitation à tout va du GSM, notamment dans les lieux publics. Je conseillerais d’en faire un usage intelligent, responsable. D’autant que personne ne sait réellement si son utilisation sans réserve constitue ou pas une source de pathologies graves, risques qui pourraient peser à terme sur les assureurs santé. Pour autant, et vous l’aurez compris, je ne voterai pas pour une journée sans mon mobile.

Comment me séparer de mon toutou ? Je n’en ai pas eu durant ma prime jeunesse. Normal, il n’en existait point. Mais, surtout, il pourrait me sauver la mise à tout bout de champ, voire la vie. Ce n’est pas la SPA qui m’en voudrait, encore moins BB. Pour BlackBerry, bien entendu, vous l’aurez deviné.

Emmanuel Mayega
Rédacteur en chef

*Lucien Sfez, Critique de la Communication, Ed du Seuil

Amae Martin
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